jeudi 31 décembre 2015

Ton visage tel quel




Je m'en vais peindre le portrait d'une de Tes créatures Sire
d'une gente dame qui vend du tabac à l'angle de la rue
Ce sont ses fossettes, ses yeux soyeux, joyeux qui ont ému
mes pinceaux frissonnant d'avance de très hauts plaisirs

Ah ! rendre l'ambre éclat de ses prunelles
serait montrer une image de Ta splendeur
Lui donner vie, un battement de cœur
c'est en vérité dévoiler Ton visage tel quel

Réussir à croquer son sourire, son fier petit nez élégant
c'est comme si à vrai dire je faisais le portrait de Toi mon Dieu
N'as-Tu pas mis en elle aussi Ton image ? Ton propre feu ?
La peindre telle qu'elle est c'est Te rendre Sire apparent

mercredi 30 décembre 2015

Ma confiance se réfugie dans la justice du Très-Haut


Seigneur, lorsque Tu me verras, ne seras-Tu pas trop déçu
de voir toutes ces cicatrices, verrues, affaissements
accumulés au cours de mes misérables errements, quand
de Toi j'étais encore ignorante, cruellement exclue ?

Ai-je ajouté une part à mon âme depuis mon berceau ?
L'offrande que Tu m'as faite, l'ai-je magnifiée
selon les moyens et outils que Tu m'as donné ?
Ma confiance se réfugie dans la justice du Très-Haut

mardi 29 décembre 2015

Ta tutelle comme principe


Avant de commencer la journée Sire je loue Ton nom
je place ma conscience sous Ta tutelle comme principe
suprême, poudre pour mon doux canon
dont Tu formes Monseigneur le prototype

Je ne fais que répéter Ton propre geste
et imiter Tes jeux de verbe
Après tout c'est Toi qui me manifestes
je suis le fruit de Ta superbe

Avant de clore le jour Sire je Te remercie
de m'avoir permis vingt-quatre heures
de plus à vivre au soleil de Ton paradis
moi, Tarasque, la moindre de Tes sœurs

lundi 28 décembre 2015

Rendre Ton immense gloire par tous les moyens

Tonnerre volant et Petit trésor

J'ouvre la bouche Sire et cela coule aussitôt
je n'ai qu'à cueillir les mots qui germent dans ma tête
sans plan, sans but, envoyés par Toi et tout de go
ils s'alignent, dociles, sans cesse prêts à Te faire la fête

Ce qui compte c'est l'élan, l'aisance du jet
libre mu par la pensée de Toi mon Dieu
Maître-Créateur de mes secondes, de mes motets
artisan infatigable entraîné par le jeu

L'essentiel c'est la souplesse chinoise
sûreté de la poignée en mouvement
maître de ses impulsions qu'apprivoise
la vérité du geste intelligent

Comment arrêter ces avalanches et marées ?
Autant vouloir attraper le vent avec les mains
Le débit de la source pousse mon cœur gonflé
à rendre Ton immense gloire par tous les moyens

dimanche 27 décembre 2015

Ta descente ici-bas


Les oiseaux tous Sire sont en grand émoi
le peuple du ciel retient sa respiration
déjà il voit et par ondes perçoit
Ta descente ici-bas parmi les nations

Sire Tu es beau
délectable
chantent anges et oiseaux
quelqu'un d'adorable

Par nuées ça rase nues et sols
se contracte en figures majestueuses
pique et se catapulte de joie folle
d'assister à Ta venue glorieuse

La gent volante arrête sa migration même
Ta révélation apporte la chaleur précieuse
lorsque temps et espace s'immobilisent et sèment
l'inouï accord au pavillon des heures heureuses

Soleil remonte de sa chute vers l'horizon
et les fleuves retournent à leur source
Les feux s'allument sur les tours de Sion
lune et étoiles inversent leur course

samedi 26 décembre 2015

Le Seigneur est ma limite

 zoom

À moi la hauteur, les vastes panoramas, les pics et les montagnes
les fleuves sauvages et les cascades, les barrières infranchissables
À moi les joyaux, surprises et délicatesses du jardin de Cocagne
à moi, conduite par la providence, Tes liesses incommensurables

Je veux respirer large - le Seigneur est ma limite
mon oxygène, Il me garde des pièges, me préserve du mal
me fait comprendre quand sont bien trop petites
mes pensées mes actions, mes manières misérablement triviales

vendredi 25 décembre 2015

Ta plénitude directrice

d'après un dessin de Reinier Willem Kennedy (Dordrecht 1881- 1960 Bergen op Zoom)

Tant d'artistes ont tenté de raconter Ton mystère
et y sont parvenus, Tu remplissais leur âme
de Ta plénitude directrice, aérienne, légère

À capter de Ta totalité un seul gramme
- pars pro toto, la partie signifie le tout -
ils ont exprimé ce que Ta gloire réclame

au bout de leur âme, là, en-dessous
de leurs misères, tracas, maux et frustrations
où gîte la source du savoir bijou

la raison pour persévérer tout au long
de la quête. À qui frappe à la porte on ouvre
Tu l'as dit Sire : à qui demande l'on répond

Moi aussi j'aimerais que ma bouche et mes pinceaux découvrent
un fragment de Ton être énigmatique omniprésent
et qu'ainsi qui sait Seigneur quelques yeux à Ta vérité s'ouvrent

Ne m'as-Tu pas donné ce talent ?
Et le chemin est lui-même le but
le fleuve veut couler vers l'océan

Tu es le seul à juger mes volutes
Tu scrutes mes reins avant même mon élan
avant même que j'exécute mes culbutes

Comme la chute d'eau actionne l'allant
du moulin Tu meus mes mains mon sang
excites mon esprit - Sire, que Tu es grand !

jeudi 24 décembre 2015

Tu es l'univers en moi mon Dieu


Que j'ouvre ou ferme les yeux Tu es là Sire
que je cesse de penser, me bouche les oreilles
que je m'endorme ou que je me réveille
Tu es sans fin l'objet de mon unique désir

Dans les rayons du soleil je sens Ta vigueur
et le clair de lune reflète Ton secret sourire
N'as-Tu pas mis dans le chant des piafs le délire
de plaisir qui caractérise la gaieté de Ton cœur ?

Quand vent souffle dans les branches et qu'à l'horizon le feu
plonge vers les flots avec fanfare et panache
quand je vois avec quelle grâce les fleurs du sol s'arrachent
je me dis : Tu es l'univers en moi mon Dieu

mercredi 23 décembre 2015

Les plis de Ton habit sont ceux d'un roi


Je T'ai vu Seigneur faire la quête dans le ghetto
objet de pitié sous le soleil noir
de Ton ombre - portant la coupe que Tu as à boire
livré à la foule féroce - ecce homo

En chaque siècle Tu meurs sous le soleil de Satan
et vois les passants se détourner de Toi
objet de mépris, serviteur souffrant aux abois
Là, au ghetto, la mort est venue Te trouver comment ?

Seigneur, mon cœur meurt à Te voir ainsi
errer dans les rues l'écuelle à la main
couvert de pustules, implorant en vain
quelque miséricorde, quelque sympathie

Mais les plis de Ton habit sont ceux d'un roi
d'un prophète martyr, de Ton peuple Tu es le grand prêtre
Je T'ai suivi de mon regard et vu dans la foule disparaître
emportant Seigneur la meilleure part de moi

mardi 22 décembre 2015

De Toi je reçois toute lumière


Que suis-je Sire, sinon rien ?
Je ne suis rien, moins qu'un brin de poussière
Que suis-je Sire sinon Ton bien ?
Je suis Ton tout, de Toi je reçois toute lumière

Et qu'y a-t-il à ajouter à ces mots ?
Et qui pourrait en retrancher un iota ?
Tu me protèges dans Ton enclos
Je ne suis rien. Je suis Ton tout, alléluia

lundi 21 décembre 2015

Tu T'es révélé en moi


Pour de vrai ce n'est pas moi Seigneur qui vis mais c'est Toi qui vis en moi
et dire qu'il m'a fallu une vie complète pour le comprendre

Ce que j'ajoute avec ma liberté ne sont que pattes-d'oie
cicatrices gagnées au cours de mes méandres

Maintenant que je T'ai Seigneur, ou plutôt, à présent
que Tu T'es révélé en moi je disparais

Mon seul souci est de Te servir tout au bout de mon sang
de T'inviter à gorger mon âme et mes reins

Dans le fond ce n'est pas moi Seigneur qui vis mais c'est Toi qui vis en moi
et dire qu'il m'a fallu une vie complète pour le comprendre

dimanche 13 décembre 2015

Sainte Marie, tour de David, arche d'alliance

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d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Tulle 1940) La porte ogivale, Ménerbes
La Vierge aime bien Milou

Sainte Marie, tour de David, arche d'alliance
porte du ciel, refuge des pécheurs, reine des prophètes
trône de la sagesse, étoile du matin, puissance
miroir de la justice, médiatrice de toutes les grâces vous êtes

Moi, modeste Tarasque, je m'adresse à vous du fond des abîmes
mes paroles s'envolent vers la mère de mon Dieu
Votre Fils refuserait-Il de respecter ô noble Dame illustrissime
une prière venant de vous, restauratrice des cieux ?

Madame ! Les sphères ont été déchirées, soleil et lune craquent
empoisonnées les sources, irrespirable l'air, l'herbe immangeable
la gouvernance de la cité aux mains d'une maffia de macaques
et l'âme des hommes Dame ! dans un état pire que lamentable

Prononcer votre saint nom expose à la moquerie, à la persécution
au bannissement parmi les fous - Madame !
Vous qui avez porté comme fruit de vos entrailles le Roi de Sion
suppliez-Le de mettre un arrêt à cet âge infâme

Devant vous Il ne reste pas sourd
ce que femme veut Dieu le veut
Veuillez Madame prier votre fils divin
d'avancer Son retour

samedi 12 décembre 2015

L'homme, de Toi vivante image

d'après un dessin de Hans Petri (Weerselo 1919-1996 Dordrecht)

Bonjour Seigneur ! Le jour se lève, rosée perle sur mes lèvres
une je-ne-sais quelle chanson veut sortir pour Toi à l'air libre
frapper mes neurones, mes cordes, me transmettre sa fièvre
et merci à toi soleil de briller déjà de toutes tes fibres

Tu entends Sire le gazouillis du petit peuple du ciel ?
Les anges ne volent pas tous à la même hauteur
De l'univers Tu es le moteur et le moyeu et la bielle
de mon cœur et corps l'architecte-bâtisseur

Prononcer Ton nom à bon propos me rend heureuse
Être sous Ton ombre me comble, me paradise
Je Te rends grâce Sire de m'avoir, à moi la gueuse
offert le repos de l'âme de Ta majesté éprise

C'est comme si j'étais arrivée au bout de mon parcours
qu'après tant de méandres me voici au centre du labyrinthe
auprès de Toi, dans le noyau de Ton inextinguible amour
pour l'homme, de Toi vivante image, divine empreinte

vendredi 11 décembre 2015

D'un seul geste magistral

d'après un dessin de Dirkje Kuik (Utrecht 1929-2008 Utrecht)
L'Église des bateliers à Dordrecht

Comment abattre un mur de plus de deux siècles de haine
de Toi mon Dieu ? Satan lui-même est dépassé dans l'abject
bluffé par le réflexe des hommes de mobiliser leur intellect
pour Te chasser du monde, T'ôter de leurs âmes de géhenne

Un bloc de haine érigé en cité imprenable
brandi comme oriflamme, étendard et herse d'enfer
aux griffes d'acier méthodiquement impitoyables
à ce qui résiste à son empire au ciel et sur terre

Un monstre, un Goliath fou, comment le démolir ?
D'où sortira la pierre assassine, quelle fronde
la lancera au front du monstre sinon Toi Sire
d'un seul geste magistral à la face du monde ? 

jeudi 10 décembre 2015

Qui es-Tu Sire ?

 zoom
d'après un dessin de Willem Witsen (Amsterdam 1860-1923 Amsterdam)

Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel n'épuisent pas beau Sire
l'invariable variété de Tes prodiges, merveilles et miracles
Tous les mots réunis pour Te définir ne sont qu'un malheureux simulacre
pour articuler ce que Tu es dans la plénitude de Tes propres libres désirs

Sire, Tu nous as créés pour être à l'image de Toi
dans laquelle Tu Te reflètes et partages Tes liesses
Tu T'es incarné même dans la chair en détresse
pour nous sauver par Ton sacrifice cloué sur la croix

Puis Tu reviens sur terre, cette fois-ci non plus pour souffrir
mais dans la gloire de Ton second avènement
dans la contemporanéité, maintenant
pour conclure le plan de salut selon Ton bon plaisir

Et après Seigneur ? Une fois la création régénérée
en équilibre sur ses fondamentaux sous un nouveau ciel
que nous réserveras-Tu ? Nous doteras-Tu d'ailes
pour vivre l'inouï des anges messagers de Ta félicité ?

Quel visage prendra l'éternel infini ? Qui es-Tu Sire ?
Bah. Les mots restent court. Le temps le révèlera
comment comprendre, comment vivre l'éclat
de Ton mystère, comment retrouver de l'âme le rire

mercredi 9 décembre 2015

Viens Seigneur, viens, entre dans Ta maison


Le ciel et la terre crient pour que Tu viennes
Les éléments sont gonflés de l'attente de Toi
malades de désir de T'accueillir dans la joie
des retrouvailles que Tes éternités retiennent

Et moi aussi je lève ma lampe, je me tiens à la porte
Viens Seigneur, viens, entre dans Ta maison
reprends les rênes du royaume de Sion
rallume le feu sacré de nos pauvres âmes trop mortes

désossées par la contemporanéité toujours plus aveugle
abruties de modernités violentes triomphales
abêties nuit et jour par des machines infernales
qui en permanence leur mensonges infaillibles meuglent et beuglent

Que fais-je là-dedans Monseigneur ? Cet ignoble vacarme
depuis le berceau me poursuit, pourrit le chant des piafs
viole les oreilles, offense l'esprit, n'éteint pas la soif
gâche le blé, déprime les cœurs continuellement en alarme

harcelés de toutes parts sans plus jamais goûter au repos
du silence, sans plus entendre
à fond perdus dans les méandres
des abîmes et abysses la voix qui parle en leur propre noyau

C'est moi, c'est monsieur madame tout-le-monde
Viens Seigneur, viens, souffle Ta brise
dans nos os évidés de leur moelle, attise
les braises qui font notre âme vraie et profonde

mardi 8 décembre 2015

Habitante de Sion

Aucune précipitation dans les mots, le fleuve coule
tout en douceur puissante - nul mot ne vient
plus vite qu'un autre, chacun à son rythme roule
ses sonorités et au total ajoute son grain

Et moi là-dedans, Tarasque, au milieu du feu, du vent, de l'eau
par lune et soleil caressée, habitante de Sion
pile à la façon dont se compose la création
moi aussi je suis une goutte de Ton océan d'amour très-haut

Les rouleaux arrivent sans se hâter, à temps
et vident leur contenu sur le sable
Je n'ai qu'à ramasser leur dépôt quand
ils reculent pour un nouvel assaut formidable

Quelques mouettes suivent mes mouvement, rient
bien de mâles baleines tendres pour leurs belles
claquent de la queue, l'eau, les roulades et les trilles
des canaris dans le figuier répondent au ciel

lundi 7 décembre 2015

Que prépares-Tu Sire comme surprise ?



À quoi Te comparer Monseigneur ? À rien
de connu. Suave odeur, aube de rossignol
claire fontaine, disque du soleil, grand vin
quadrature du cercle, angélique farandole ?

Infini, cœur de la création, feu, noyau
de l'arbre de vie du paradis, point infinitésimal
impossible à saisir à l'aide de mots
toute-puissance dont le mystère reste total ?

Ardeur, chaleur, équilibre, harmonie, immuable
indestructible, chair d'éternel, baroque, excitation
de l'intelligence, providence d'un régime stable
promesse d'une restauration intégrale de la création ?

À tout ça et encore à bien davantage
Que prépares-Tu Sire comme surprise ?
Que savons-nous de Tes dix-mille visages
des vertiges et fanfares qui Te caractérisent ?

dimanche 6 décembre 2015

Le paradis est là où je suis

d'après un dessin de Carel Nicolaas Storm van 's Gravesande (Breda 1841-La Haye 1924)
La Meuse à Dordrecht

L'océan se régale de refléter Ton ciel
la terre tend ses bras vers Toi
les oiseaux déploient leurs ailes
et les anges chantent gloria alléluia

Les fleurs lâchent leurs odeurs à Ton service
l'abeille produit son miel pour que Tu le goûtes
les herbes de Provence T'offrent leurs épices
les cigales stridulent pour que Tu les écoutes

L'homme, lui, morose, infatué de lui-même
se traîne, triste, à trois-quarts mort
Il n'y a plus rien que ce morne-né aime
à part la paix de son confort

Le sel en a disparu, ce qui reste évoque en tout le néant
d'une existence vécue sans transcendance ni truculence
Obèse multi-manipulable, soumis, sans plus autre élan
que celui de détruire Tes lois avec la dernière violence

Le fleuve en route vers l'océan jubile
les pics des montagnes se couronnent de Ta pureté
et l'horizon, avec les lointaines îles
imitent Monseigneur Tes affolantes beautés

On ne verra jamais les hirondelles se percuter en vol
ni le ruisseau remonter contre son gré à sa source
Lis, roses, coquelicots sont chargés par le sol
de dire sa joie, pure liesse convoie des nuages la course

Gloire à Toi Seigneur Très-Haut
le paradis est là où je suis
Avec Toi en moi comme pivot
sereine je vis ma vie

samedi 5 décembre 2015

Ta bonté est infinie Sire


L'infini : ce mot T'est exclusivement réservé Sire
L'employer dans un contexte autre est une erreur
fondamentale aux conséquences fatales, un délire
aux effets pervers conduisant aux pires terreurs

L'infini décroché de Toi installe la dictature des chiffres, des masses
ouvre aux calculs menteurs, opérations fallacieuses, manipulations
Il suscite le déni de l'évidence, la désinvolture, l'inconscience crasse
dont un jour il faudra bien accepter les mille effets vicieux félons

L'infini n'appartient qu'à Dieu
il n'existe aucun autre infini en dehors du Sien
Son infini sur terre comme aux cieux
oint la totalité, la nourrit, la conduit, la soutient

L'infini, mot non pas philosophique ou mathématique pratique
mais redoutable mot mystère s'il en est
Déjà Ta bonté est infinie Sire ! Sans borne Ta science artistique
tout-puissant est mon Dieu Ton alphabet

À vouloir appliquer aux choses changeantes ce qui n'appartient qu'aux immuables cieux
mène inexorablement à la désolation de l'abomination
Démence que d'utiliser pour son propre petit profit l'incommensurable nature de Dieu
Lui qui est désintéressé, gratuit, appui, consolation

vendredi 4 décembre 2015

Lorsque tu diras Dieu tremble ami, tremble


Ami, évite de dire le nom de Dieu à tout propos
c'est un mot saint avec lequel on doit être prudent
Il est tout-puissant, l'employer avec désinvolture
expose au retour de bâton immanquablement

Lorsque tu diras Dieu tremble ami, tremble
de crainte, tremble de respect, tremble de joie
c'est Lui qui t'offre d'être là, de respirer
le bon air, de marcher librement sur cette terre

Dieu est un mot-bombe, un mot fier
jaloux, un vocable à double épée
avec lequel le sage ne joue pas
tant sa puissance absolue lui semble

Bien employer ce mot rend intelligent
Cela permet d'éclairer ce qui est encore obscur
d'augmenter ses chances à tout instant
dans la vie ici-bas comme dans celle d'en-haut

jeudi 3 décembre 2015

Béni celui qui vient en Ton nom

 
Farce et folie ont rendez-vous dans tous les rouages de la vie
Ce qui semblait le plus solide, le moins fragile
est attaqué sur tous les fronts en tout lieu par un féroce ennemi
aux mots d'ordre intégralement hostiles

Si je ne savais pas Sire que tout au bout des abysses et méandres
des démences, drames et horreurs Ton immense gloire
régénéra le tout j'aurais vite acheté une corde pour me pendre
- excuse-moi Seigneur pour ces mots blasphématoires

Mais les anges eux-mêmes sont touchés dans leur chair
le ciel a été brisé en dix-mille morceaux
Elle a été violée la lune, violé, souillé l'air
l'homme éviscéré de son âme, vidé de ses fondamentaux

L'on ne se marie plus, la cigogne reste au chômage
dans les rues les guitares se sont tues
Le neuro-sida exerce partout ses ravages
creuse ses trous dans chaque cervelle, y répand son pus

Au secours Seigneur, délivre-nous du mal
béni celui qui vient en Ton nom
Amen, de nos yeux morts arrache les voiles
Sire ! renouvelle notre horizon !

mercredi 2 décembre 2015

Monseigneur, Toi qui brûles en moi


Jamais je ne me rends, jusqu'au bout je me bats
Morte je me battrais encore plus fort
Jamais je ne cèderai à ce qui porte tort
à Ton nom Monseigneur, Toi qui brûles en moi

Tu exaltes ma bouche, attises ma langue
Comment pourrais-je nier l'évidence des flammes
dont mon sang se chauffe et ma tête et mon âme ?
Tu es tout en moi Seigneur, le fruit et la gangue

Qu'a ajouté ma liberté à ma personne ?
Strictement rien qui ne vint de Toi
D'emblée Tu as prévu, comblé en moi
mes orgueils de Tarasque fanfaronne

celle qui se croit autosuffisante, indépendante
des puissances subtiles non-mesurables par la mécanique
bien dans sa bulle établie à l'abri, fière, naïve, comique
de prétention, rayonnante de bêtises coruscantes

Mais une fois saisie l'immensité de Ton mystère
il n'y a plus de chemin de retour, les yeux s'ouvrent
Qui voudrait retourner dans les ténèbres qui couvrent
une terre, une âme privées de Ta lumière ?

mardi 1 décembre 2015

Les bonnes eaux de Ta providence

 d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)

Tu sembles tellement éloigné Seigneur, à mille lieux de nous
que les meilleurs succombent au doute, voire rejettent Ton nom
C'est qu'ils ignorent Ta présence, Ton action, Tes vivifiants rayons
en-dedans d'eux, ce noyau qui les fait être, vivants et debout

Il n'y a pas à douter de Ton existence - sans elle
l'être humain ne serait pas même en mesure de mettre en doute
Ton être, de nier Ta primauté absolue sur toutes
les choses d'en-haut et d'en-bas autant temporelles qu'éternelles

Tu n'es pas quelque part à l'extérieur
dans un je-ne-sais quelle sphère inaccessible au commun des mortels
Au contraire, Tu vis à l'intérieur
en-dedans du cœur, dans ce noyau où l'être humain prend ses ailes

Te nier, ou T'outrepasser, ou volontairement T'ignorer
revient à délibérément scier la branche porteuse, celle
par où passent le souffle, la sève, la moelle et le miel
les bonnes eaux de Ta providence gonflées de totalités

lundi 30 novembre 2015

Vivons-nous les derniers instants avant Ton irruption Sire ?


Vivons-nous les derniers instants avant Ton irruption Sire ?
À lire les signes du temps cela semble bel et bien le cas
Ébranlés les cieux, disloquée la terre, partout le délire
l'emporte sur la raison, en tout lieu j'entends sonner le glas

Je n'en peux plus Seigneur, il y aura bien un moment
qui verra la fin de cette chute dans le nocif immonde
De cette descente aux enfers dans le néfaste du néant
sauve-nous par un appel aux quatre coins du monde

Non pas un appel devant de mécaniques caméras
mais une vision à réveiller les trois-quarts morts
à rendre vivante l'âme des corps qu'abat
le corrupteur aux hypocrites confiteors

Et même lors de Ton retour Tu respecteras la liberté de l'homme
Tu ne forceras rien, Ta seule violence est celle de Ta bonté
et de la raison, celle du moyen de dépasser ce Pandémonium
capitale de l'enfer - n'incarnes-Tu pas la pleine perspicacité ?

dimanche 29 novembre 2015

En route vers Ton soleil


Ta plénitude me met à genoux Sire, me coupe le souffle
quand je comprends que j'en suis issue
Ta chaleur moelleuse m'enveloppe et m'emmitoufle
à Tes fulgurances je dois mon salut

À m'en rendre compte je reste sans voix
mes pas s'arrêtent, cœur battant, silence
de pénétration dans le mystère de la croix
Ô mon Dieu, la joie quand à Toi je pense !

Non seulement Tu nous as créés à partir de Ta plénitude
mais encore Tu T'es offert en victime menée à l'abattoir
de la bêtise et de la férocité des hommes sans gratitude
de participer à la vie par la grâce de Ton immense gloire

Enseigne-moi Sire ce qu'en moi je dois encore sacrifier
pour mériter un jour de Te voir face à face
Je le ferai. Tu me connais. Tu peux compter sur ma volonté
d'ôter de mes faiblesses les dernières traces

Bah. Je n'ai qu'à invoquer Ton grand nom
Éternel Tu es, sans pareil
pour mettre sur la voie les enfants de Sion
en route vers Ton soleil

Là, nulle odeur malsaine, les rues y sont purs
la lumière jaillit de chaque cœur, les vivants
les pierres même poudroient, et sur les murs
une mélodie roule sa félicité tambour battant

Au cœur de la cité l'arche d'alliance
source, balance, pile, ciment, océan
toute-puissante force de la providence
envoie ses biens et délices omnipotents

Un jour j'y entrerai de mes péchés purifiée
mon Sauveur me l'a promis
Amen, je marcherai la tête haute, éclairée
par les rayons du Paradis

samedi 28 novembre 2015

Ton omnipotence gère l'univers et ses mystères


D'où me vient l'énergie pour faire ce que je fais
nager, explorer, chanter, aimer, peindre
penser, espérer, prier, crier, oindre
la journée en Te consacrant chaque jour un couplet ?

D'où le soleil tire-t-il sa force, la brise sa douceur
les arbres leur sève, les fleurs leurs couleurs, éclat
et odeur ? Qu'est-ce qui explique ce par quoi
pousse l'herbe, croît la vigne, battent les cœurs ?

Où les oiseaux puisent-ils la puissance de leurs trilles
et vrilles, qu'est-ce qui fait voler les abeilles ?
Quel pouvoir faut-il pour qu'un volcan se réveille
pour qu'une lune brille au firmament et y rie ?

Poser la question Sire c'est y répondre
Ton omnipotence gère l'univers et ses mystères
Insensé celui qui voudrait soutenir le contraire
un insensé suicidaire à confondre

D'accord Seigneur, je veux bien prier pour eux
selon Ta demande. Cependant c'est épuisant
Vient un temps où, las, l'espoir rend
les armes, vaincu par un vide nauséeux

Par Ta puissance qui fait tourner les étoiles
veuilles Sire guérir leurs esprit, cœur et âme
Amen, veuilles ouvrir leur propre sésame
afin que Ton omnipotence en eux se dévoile

vendredi 27 novembre 2015

Envoie-moi un bon vers sonore Sire


Envoie-moi un bon vers sonore Sire propre à épater
phénix, pinsons, chardonnerets, canaris et rossignols
à rendre un compositeur fou de Ton étrange chant
à exciter les cordes des harpes, guitares et violons

Un jour je T'ai vu jouer de la flûte, une flûte de berger
la houlette posée sur un manteau près d'un bol
Sur cet air l'air et la terre dansaient, les champs
de coquelicots se balançaient au gré du vent à Sion

La mélodie n'était pas une simple mélodie
mais une succession de sons inconnus perçants
à perforer les tympans et doux à fendre les cœurs
jouée par des mains souples magistrales

Des bonds, des carrés et des ronds, non pas une mélodie
mieux que ça, une calme puissance, un chant hors du temps
avec des décrochages et des retours produits selon l'heur
du divin berger-flûtiste improvisant sous son soleil natal

jeudi 26 novembre 2015

Pour réussir Ton retour il faudra d'abord ressusciter les vivants

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)
De Groothoofdspoort

Pourquoi m'as-Tu fait naître au pays des âmes absentes ?
L'éclair ne les frappe plus, derrière leur œil ouvert aveugle
le cœur s'est éteint - ce qui reste c'est la mécanique du néant

Lobotomisés par le boulbi-booba du blob suceur avalant
toute trace de libre rire, qui à longueur de journée beugle
sa propagande pour nous rendre victimes consentantes

Pour réussir Ton retour il faudra d'abord ressusciter les vivants
à trois-quarts morts, engloutis dans les sables suceurs
de la doxa ambiante, paralysés sur le canapé par la terrible télé

Mais comment les ressusciter, diluer leur sang coagulé
rendre l'esprit, gonfler les veines, fouetter leur cœur ?
Comment rendre à nouveau vivant, ardent leur sang ?

mercredi 25 novembre 2015

Ton verbe fait voler les oiseaux et flotter les nuages


Quelle puissance Sire as-Tu mis dans les mots ?
Ton verbe fait voler les oiseaux et flotter les nuages
cracher les volcans et rire les anges et angelots
Pénétrés de Ta puissance ils Te rendent hommage

Mais à l'homme Tu as donné la liberté de Te rejeter
attendu que Tu l'as créé avec le souffle de l'esprit
Or rien n'enchaîne l'esprit, libre l'homme a été créé
même s'il lui plaît de Te nier et donc de perdre la vie

Maintenant Sire, Ton verbe, viendra-t-il à bout
de leur fin de non-recevoir violente ? Ta toute-puissance
saura-t-elle vaincre leur venin, leur dénis fous
et ouvrir leurs yeux, chasser au mieux leur ignorance ?

Mais bien sûr. Rien ni personne ne Te résiste
Ton verbe n'a-t-il pas suscité l'univers ?
N'es-Tu pas un imparable alchimiste ?
un artiste, Créateur du ciel et de la terre ?

Quelle est la créature qui voudrait s'opposer à Toi ?
La liberté est avant tout de se savoir créature
dans les paumes de Tes mains, mue par Tes doigts
providentiels d'amour, protégée, mûre et sûre

Il n'y a pire sourd que celui qui ne veut entendre
comment comptes-Tu trouer les tympans
avec Ton verbe, réduire en cendres
la haine de Ton saint nom trois fois grand ?

À refouler Ton nom l'homme ne gagne que le néant
de son propre triste sort totalement dépourvu d'intérêt
à moins que Ton verbe victorieux ne retourne son sang
vers la source, vers l'âme de son être éternellement vrai

lundi 23 novembre 2015

Sire, encore combien de minutes


Sire, si le monde se précipite avec autant d'élan vers sa ruine
c'est que parallèlement Tu montes au zénith pour y sauver Ta création

Mais alors, jusqu'où Seigneur doit chuter la cité élue de Sion ?
Quand donc atteindras-Tu le sommet de Ta montée divine ?

Lorsque tout semble trop tard, perdu, inutile
Tu interviens avec majesté, fracas et tonnerre

Nul mal ne peut Te comprimer ni Te défaire
à la fin Tu vaincs le mensonge, le déni, le vil

Par conséquent Ton avènement est imminent
d'ici peu Tu stopperas cette chute après la chute

Sire, encore combien de minutes
avant de basculer dans Ton camp ?

Qu'est-ce que vivre Seigneur


Qu'est-ce que c'est que vivre Seigneur
sinon la seule voie pour rejoindre
par Tes bontés Eden au bout des jours ?

Combien de larmes faudra-t-il, combien de sueur
combien d'échecs avant de conclure, de oindre
une vie au royaume de Ton saint amour ?

Je l'ignore. Tes mesures sont insaisissables
Dans la nuit alentour seul Ton nom m'oriente
Ô soleil de mes pas, fontaine de mon être

sois sévère avec moi, applique Sire Ta justice ineffable
Punis-moi pour mes fautes conscientes et inconscientes
Ce qui vient de Ta part ne peut être que bon beau Maître

dimanche 22 novembre 2015

Les choses cachées depuis la fondation du monde

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)
Le pont neuf

Vers qui je me tournerais Sire si Tu n'étais pas là ?
Le mensonge règne urbi et orbi, institutionnalisé, imposé
comme vérité, science révélée et autres doxas
sans lesquelles les hommes courraient à leur perte instantanée

Mais moi je ne crois plus à leurs discours beaux et longs
Ton nom n'y est jamais évoqué. Sur ces palabres
postulats, théorèmes, propositions, conclusions
invariablement flotte le fumet caractéristique de cadavre

Il y manque l'écho du bon rire
aucune ouverture à la surprise
La liberté y est ce qu'il y a de pire
la vérité acclamée pure sottise

Et nulle part un son différent se fait entendre, le blob
du mensonge plonge l'homme dans l'hébétude
Et plus les craques sont énormes plus l'homme les gobe
rien ne doit déranger sa sacro-sainte quiétude

Les aveugles volontaires, les sourds de mauvaise foi
ceux-là, je les laisse à leur sort
Mais pour les manipulés de bonne foi, Sire quoi ?
ceux-là ne méritent pas la mort

Tu as promis que les choses cachées depuis la fondation du monde
se révèleront aux yeux de tous par Ton verbe sauveur
car Maître du temps, depuis les âges les plus profondes
Tu as déjà vaincu, occis à tout jamais le père du mensonge truqueur 

samedi 21 novembre 2015

Tu es le centre, le milieu du monde

L'Eden d'Ève

Bien qu'il soit impossible de Te saisir en langue humaine
Seigneur je voudrais mettre dans la chair de mes vers
Ton parfum, soulever un voile du mystère de Ton être

Je sais, c'est présomptueux, gymnastique vaine
Mais Sire, si je n'étais pas née un tantinet téméraire
la beauté de Tes airs échapperait à mes lettres

Or pour moi Tu es le centre, le milieu du monde
d'où partent mots, hommes, faune et flore
Comment ne pas me tourner à tout instant vers Toi ?

De ce centre débordent les fleuves du paradis par ondes
et y retournent chargés d'émeraudes, de rubis, d'or
ramassés par l'homme le long de ses libres voies

Et moi, Tarasque engluée dans le tumulte du présent
j'en ai jailli aussi - comment remercier le bon Seigneur
de m'avoir offert la lumière de Ses yeux soleil ?

Je m'incline, sidérée par l'empan tout-puissant
de Sa main, bluffée par la grandeur de ce cœur
créateur du ciel, de la terre et de leurs merveilles

Encore quelques accords avant de finir
puis tout se calme, le silence, le silence
retient la musique liquide, bullée, saphir
une légère soie de sons en fil de France

vendredi 20 novembre 2015

De ma bouche Il meut la langue et la luette

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)
Houttuinen

Offre-moi Sire le vent à souffler, le feu à enflammer
la terre à façonner, l'air à peupler de Ton chant

Prête-moi Tes pirouettes, tours de magie, l'élan
des caprices par Ton bon plaisir excités

Comprime l'univers en un son, éclate et revient
entraîne les mots dans un tango, qu'ils fassent la java

Permets Sire que ces vers en chair et en os arrivent là
où Tu trônes - que ces psaumes ne soient pas chantés en vain

Suis sereine, au bout de ma demande Tu tends le bras
et accueilles ma prière, la retournes puissance deux

Dans les profondeurs providentielles Tu triples mes vœux
De mes impardonnables péchés Tu ne fais guère cas

Tant de bonté et moi, je resterais muette ?
Il m'a donné mon corps et mon esprit

Sans Son souffle je ne connaîtrais pas la vie
De ma bouche Il meut la langue et la luette

jeudi 19 novembre 2015

Tu satures mon être


Quels sont les mots que Tu vas souffler à mon oreille
Sire ? Envoie-moi des mots nets, droits, hardis
dicte-moi une mélodie qui ouvre l'esprit et réveille
les âmes blasées, les cœurs morts les plus endurcis

Des mots sonnants et trébuchants de la langue française
que Tu adores - n'as-Tu pas jalousement veillé à sa plénitude ?
La beauté des sons T'importe davantage que leur exégèse
dès lors que seule l'harmonie détermine Ta suprême béatitude

Tu satures mon être
et Te condenses en rosée
Et plus Tu me pénètres
plus je respire Ta volonté

Feu follet je danse et avance sur la crête des rouleaux
de mots de sons d'échos dolce allegro altissimo - libre
Tarasque rachetée, dévolue de plein gré au Très-Haut
par Lui protégée, stimulée, mue de toutes mes fibres

mercredi 18 novembre 2015

La musique qui à Sion résonne


Quand la harpe de David fils de Jessé résonne au palais
les secondes cessent de se suivre. Le monde, suspendu
aux doigts du roi de Jérusalem, écoute et se repaît
se nourrit de la toute-puissance du Seigneur Son élu

Les îles lointaines tressaillent, les étoiles d'aise soupirent
Dans les océans les bêtes intensifient leurs ballets acrobatiques
Les nations aux alentours frissonnent d'un chaud plaisir
les anges frémissent au septième ciel de bonheurs mélodiques

Les pierres du palais elles aussi palpitent
Un oiseau se pose sur le rebord d'une fenêtre
Le temps, immobilisé, crépite, s'agite
entraîné par les doigts du roi, son maître

Satan lui-même renonce, sourit, se repose
de son lamentable labeur - se laisse troubler, et même fasciner
par la succession simultanée des sons qui n'ont d'autre cause
que la joie d'inonder de bonheur des cieux entiers

Je l'ai entendue, cette musique qui à Sion résonne
La preuve : je viens de la retranscrire en vers concis
car quel intérêt qu'elle résonne si personne
à part moi entend l'univers qu'elle remplit ?

mardi 17 novembre 2015

Les oiseaux sont des anges


Que me reste-t-il d'autre à faire pour le restant de ma vie
que de Te rendre grâce Sire, l'âme en paix
le cœur joyeux, arrivée à bon port ?

Dans de paisibles eaux saphir je jouis
au firmament soleil danse avec moi, rit, à souhait
aime Dame Lune d'un amour toujours plus fort

Les oiseaux sont des anges et les grenouilles des princes et des princesses
l'air est azur, rubis, violet et ondule, pétille
parfume le plaisir, la chance d'être super-vivante alléluia

L'air, l'eau, l'odeur pénètrent ma peau, bercent mon cœur en liesse
et mon cœur rend intact leur baisers-vrilles
nous vivons le monde en mode divine Amen gloria hosanna

lundi 16 novembre 2015

Sa source organise l'univers


Dans le suc du monde je goûte la merveille de mon Dieu
Parce que je Le connais je sais qu'Il est là

Il S'est reconnu en moi et moi je me suis vue en Lui
Depuis je bois le jus des cieux tel qu'Il le panache

À mon Dieu le meilleur, le fabuleux, l'inouï
Un mix de sol-soleil-rosée qui arrache et détache
dense et léger, âcre et doux, brassé en Ambrosia

Du Très-Haut le tout descend en rangs harmonieux
Échelon après échelon Sa source organise l'univers en moi
Ses eaux structurent mon âme comme elles font la Création

J'ai trouvé grâce à Ses yeux, Son parfum
dont ont parlé Ses disciples et Apôtres
régénère l'univers, embaume la cité de Sion
comme il réjouit dans ses vers-ci ma voix

dimanche 15 novembre 2015

L'Être énigmatique que Tu es

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte à la vigne, Ménerbes

Sire, pourquoi m'avoir donc offert la vie
sinon pour louer l'Être énigmatique que Tu es
Voilà que Tu offres Ton sang, en silence Te sacrifies
même pour celui qui à Te cracher dessus se plaît

Tu Te moques des bornes humaines
Ta bonté transgresse l'entendement
Pourquoi donc tolérer ce fiel, la haine
quand Tu connais leur incurable penchant ?

Si de ma voix j'ai cloué le bec à ces acerbes
j'aurais fait fructifier le talent que Tu m'as prêté
Vie et vérité ne naissent-elles pas du Verbe
provoqué par l'infini de Ta bouleversante charité ?

Toute ma vie j'ai cherché Ta parole
autour de moi - ce que je ne savais pas
c'était que Ta présence chauffe et affole
le fond de mon amen, gloria alléluia

samedi 14 novembre 2015

À la fin, nous serons tous tout en Toi

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
  Angel, daté 21.7.1990

Que les gens d'antan d'il y a deux mille ans
ne pouvaient assimiler Ton avènement je le comprends
Mais ceux d'aujourd'hui, très honnêtement
qu'ont-ils encore à douter de Ton message omnipotent ?

Vainqueur des pires données du Prince du monde
que Tu as fait tomber face à terre avec Ta fronde ?
Héritiers nés de vingt siècles de vérité féconde
pourquoi persistent-ils dans cette haine furibonde ?

Bah, c'est Toi qui tiens la manche de la tournure
des évènements, Tu sais changer en lumière le dur obscur
En attendant je prie pour que l'Esprit sature ces créatures
de sagesse élémentaire, les leste de leurs enflures

De toute façon, à la fin, nous serons tous tout en Toi
En douter serait manquer de foi
en la toute-puissance de Ta croix
rédemptrice du mal, du laid, de l'insoutenable Golgotha

Tu es la pulsion même de la création
comme fleuve de Ta source nous naissons
grandissons et à la fin nous retournons
ressuscités, étoilés en Ton giron

vendredi 13 novembre 2015

Toutes les échardes de la croix de l'homme se réuniront


Lors de Ton retour les échardes de la croix
disséminées un peu partout de par le monde
reconstitueront l'unité originelle du bois
sur lequel Tu as vaincu la figure immonde

Tous les péchés expiés se rassembleront en rond
à Sion. De l'orient à l'occident
de l'austral au septentrion Ta sainte maison
des nuées de l'esprit descend

Dans le cœur des hommes de bonne volonté
un germe, une pousse s'élève, s'étend
le royaume de Dieu par les Apôtres annoncé
prend racine sur la terre maintenant

Comment T'y prendras-Tu Seigneur ?
Par le verbe qui est esprit actionné de vérité ?
C'est sûr Sire, la primauté de Ta grandeur
alimente à elle seule la source de la totalité

Pardonne-moi tous ces grands mots pompeux Sire
je n'en ai pas d'autres qui feraient mieux
ressortir la folie de Ton énigmatique désir
de vouloir nous accueillir sains et saufs dans Ton lieu

Et qui voudrait donc s'opposer à Ta voix ?
Fétus de paille, vains les contempteurs
de Ton nom, acharnés à cracher sur Ta loi
qui pourtant leur offre vie, souffle et cœur

Désintégrés sur place les trop malins, esprits forts
bannis dans l'obscène obscurité de leur propres sottises
Sur Ta sainte montagne nulle trace de mort
le peuple des vivants forme chaque pierre de Ton Église

Toutes les échardes de la croix de l'homme se réuniront
et créeront un corps de gloire à Sion la bienheureuse
au centre de la croix, à la croisée de l'horizon
et du ciel, au point unique pulseur d'ondes miraculeuses

Une terre nouvelle sous un ciel nouveau
fini le fouet du temps carcan
adieu espace geôlier, cachot
voici l'Éternel qui s'élève qui descend

jeudi 12 novembre 2015

Amen le royaume

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)
Wijnstraat, souvenirs princiers

Tu as foré le sol de mon âme à la recherche d'or
caché dans mes veines, patiemment creusé un puits
Depuis comme un geyser l'eau en abondance jaillit
en flots rythmés multicolores et multisonores

Depuis la circonférence de la roue je suis allée au centre
La providence m'a permis d'y entrer
Je n'avais qu'à doucement tourner la clé
franchir le seuil, pénétrer Amen le royaume de Ton antre

Là, les secondes ne s'écoulent plus, le tout se déroule en même temps
À Sion l'heureuse l'espace se dilue jusqu'à Toi
jusqu'à Ton sourire de gloire et d'indicible joie
d'avoir ramené le tout à Soi par la victoire, le sacrifice de Ton sang

mercredi 11 novembre 2015

Les eaux limpides de Ton breuvage


Tu as bien voulu percer mes ridicules blindages
à la mode chez les jobards et les jocrisses
De l'air azur a surgi, de dessous mes vices
ont giclé les eaux limpides de Ton breuvage

Tu m'as aidée à trouer mes croûtes et gangues
et j'ai accédé au gisement des richesses disponibles
au centre de mon âme, là où Tu résides, accessible
fontaine au flux constant dirigeant ma langue

Depuis je m'y baigne chaque jour que Tu veux bien
m'accorder - dans Ton antre n'entre pas la mort
Le parfum que Ta présence répand y est si fort
qu'il délie des vieux nœuds les liens les plus malins

mardi 10 novembre 2015

La rotation de Ses bras terribles

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La dernière porte, Ménerbes

Ma bouche ne se fatigue pas de louer mon Dieu tout-puissant
Le zèle pour Sa maison me dévore, je me tiens à Sa droite
une lyre dans la main gauche, dans l'autre l'épée de Goliath
Pour défendre Son nom l'on me trouve au tout premier rang

Ce n'est pas parce que les habitants du sombre pays
Le déclarent inexistant que je vais me taire
Que pèse leur mépris face à Sa parole claire
Je me laisserai intimider par leurs propositions impies ?

Voici, déjà le Seigneur met la pierre dans la fronde
et entame la rotation de Son bras terrible
Il rit encore le ricaneur, se croyant invincible
quand la pierre du Seigneur heurte son front immonde

Elle est tombée ! Qui ? La cité du néant
ses remparts ont cédé comme à Jéricho
Le Seigneur tout-amour libère Ses flots
de grâce sur Sion et sur ses habitants

lundi 9 novembre 2015

J'ai tendu les cordes d'une harpe d'Eole


J'ai tendu les cordes d'une harpe d'Eole
pour capter Tes sons soufflés par le vent
Sire, ce sont d'abord mille houles folles
venues de l'autre côté de vastes océans

Les harmonies vont crescendo puis se calment
en un air aux tons perdus, un berger
sur sa colline, sous un arbre à palmes
joue de sa flûte, les brebis écoutent, fascinés

Un air tendre et sauvage, étrange agencement de sons
comme le ballet des lueurs boréales balaie
la nuée d'étourneaux acrobates à l'horizon
une mélodie à ouvrir le temps que l'espace réveille

Si seulement je pouvais transcrire
en mots cet air entendu de mes oreilles
j'aurais réussi tant bien que mal à dire
que le berger c'était Toi ô Merveille !