lundi 31 août 2015

Avec Toi plus rien n'est impossible

 Calvaire à Kermt, Limbourg belge
collage sur photo Cas Oorthuys

L'absence est le pire des maux. Quelle absence ?
Mais l'absence de Toi en nous, dans l'esprit
de ceux qui refoulent Ton évidence, qui nient
par ignorance la préséance de Ta prime existence

...alors qu'avec Toi plus rien n'est impossible
on commence même à vivre pour de vrai
à goûter le mystère de Ton parfum tout près
à savoir faire le tri entre le bon et le nuisible

Tu es une lampe Seigneur, Tu montres la voie
claire, simple, oui est oui, non est non
le long du chemin rien que du bon
pour mes pas quand l'inspiration vient de Toi

Te savoir présent en moi avant même
le battement de mon cœur
comprendre que ma chair vient de Ton heur
que Tu me désires et m'aimes

avant la moindre de mes pensées
libertés et volontés me stupéfie
me console, m'aide - je ris
je pleure des larmes de sérénité

dimanche 30 août 2015

Touche de ma harpe une seule corde Sire


Touche de ma harpe une seule corde Sire
et aussitôt mille échos s'en échappent
Viens Seigneur, approche, frappe, tape
pince, caresse, palpe, honore ma lyre

Et que cela soit léger, surprenant
volutes et ivresses, aérien en diable
de belle basses aux pulsions aimables
des accords naturels aux sons puissants

Lâche-Toi, déroule Ta gamme
mes cordes sont toutes à Ton service
pour rendre le son de Tes délices
le tumulte de Ton ineffable âme

Plus ample que le vent, plus doux que le rossignol
au-delà de la norme humaine
au-delà du monde à pleine haleine
chante Sire de Ta joie les festons et les girandoles



samedi 29 août 2015

Je visite les clartés que Ton esprit tisse


Comme l'abeille vole vers la fleur
je bois le suc de Ton cœur Seigneur

Comme le fleuve s'épanche vers la mer
je file sur les mots de Ton âme mystère

Comme l'alouette monte vers l'azur
je me lance vers Tes cieux très purs

Comme la baleine plonge dans les abysses
je bois les clartés que Ton esprit tisse

Je regarde en haut, à gauche, à droite
je me retourne, partout Ta joie éclate

Et jamais Tu n'es en manque de surprises
inouïes, d'effets choc, d'idées exquises

Tu me donnes le vertige Sire
à me faire aimer Ton empire

J'en ai le souffle coupé, abasourdie
je Te vois, je Te sens, je Te suis
dans Tes folies grandioses et malicieuses
je Te suis dans Tes jouissances joueuses

vendredi 28 août 2015

Seule Ta verve jamais ne se fatigue

Tout s'essouffle, se vide, se termine, s'évapore
Toi seul est constante abondance
munificence en permanence
intarissable versoir, source, inépuisable filon d'or

Toute parole s'use, se rouille, s'évanouit
seule Ta verve jamais ne se fatigue
De jouissances invariablement prodigue
comble-t-il l'âme assoiffée d'esprit

Jaspes, topazes, saphirs, rubis mouvants
nourriture des hommes libres
ressort et sève de leurs fibres
élégance des grâces, rivière de diamants


jeudi 27 août 2015

Tu as sauvé les vivants puis secouru les morts


Qu'as-Tu vu Seigneur lorsque Tu es descendu aux enfers ?
Par quelle douleur fus-Tu transpercé là encore
après le bois et les clous ? Tous ces morts
n'ont-ils pas déchiré une fois encore Ta divine chair ?

Tu n'y es resté qu'une journée et demie en mesure humaine
et pourtant Tu en as parcouru tous les souterrains
sauvé ceux qui attendaient hardiment Ta venue certaine
afin d'arrêter leur interminable peine enfin

Tu as sauvé les vivants puis secouru les morts
...mais qui est jamais allé aussi loin que Toi Seigneur ?
Savoir que Tu as aussi souffert pour moi, que Ta sueur
et Tes larmes ont coulé pour le salut de mon corps

me bouleverse, me renverse, me console
et me donne un courage supérieur
car quelle que soit la difficulté de l'heure
par Toi j'évite de la mort la geôle


mercredi 26 août 2015

Tu aimes l'être libre de lui-même


Mille mots trottent dans ma tête, je dois choisir les bons
ceux qui traduisent au mieux Ta tacite transcendance
Ta source, Ton foyer, berceau moteur de notre existence
cause de notre chair, son étincelle, sa folie et sa raison

Le choix est facile, la parole se présente d'elle-même
si nous sommes, nous le devons à la volonté de Ton esprit :
Te miroiter dans Ta créature, dans une âme qui accomplit
ce que dans Ta tête Tu désires voir advenir, bonheur suprême

Tu aimes l'être libre de lui-même, les complexés d'âme T'agacent
Cela Te dépasse qu'on puisse jeter son libre-arbitre à la poubelle
quand cette même liberté forme le fond de l'humaine cervelle
structure ses os, ses reins, son esprit, son temps et son espace

Ils crachent dans la soupe les mal-aisés de l'âme
scient la branche qui les soutient
Dans leur désir de mort plus rien ne les retient
et plus Ils Te fuient plus ils rament

Que ces mots les arrachent à leur esclavage
mots qui ne viennent pas de moi mais de Toi
n'est-ce pas Sire, Ta miséricorde ô mon Roi
s'étend à tous ceux qui écoutent Ton langage

mardi 25 août 2015

Délie ma langue Sire, remplis ma bouche de Ton ciel

Délie ma langue Sire, remplis ma bouche de Ton ciel
accorde-moi de trouver les mots justes
pour qu'en les entendant Tu dégustes
du bon, du robuste, la joie des pampres, le bonheur du miel

Que Tu Te dises : en voilà une qui sait ce qui Me plaît
de boire, écouter, voir
D'accord pour accroire
la souplesse de sa langue, l'ampleur de son Beaujolais

Versons-y une bouteille de fine, de la rosée, beaucoup de soleil
de la douceur, de la fermeté indulgente
Mettons-y des bulles légères, moussantes
une de Mes larmes, des arcs-en-ciel, l'acide de quelques groseilles

afin que celui qui en boit se désaltère, se rince le cerveau
chasse les ersatz, comble ses papilles
remette le compteur à neuf, dessille
les yeux, renoue avec ce qui est bon, fort, simple et beau

lundi 24 août 2015

Que Ton verbe encore et encore féconde ma bouche


Seigneur, fais-moi pénétrer toujours plus loin dans Ton verbe
ôte de ma bouche les lenteurs qui me séparent encore de Toi
que je boive Ton champagne, que je roule dans Ton herbe
chauffe Sire ce qui en moi est encore indifférent, plat, froid

Que j'aille chercher au bout des rouleaux et des ondes
les mots qui Te reflètent, Te mettent en musique
Conduis ma langue pour que mieux encore je sonde
et dise Ta gloire, la folie de Tes foudres uniques

Déjà Tu occupes le tout de ma tête et de mon corps
et baignes ma vie de Tes faveurs, grâces et aides
étends Ta bonté : que Ton verbe encore et encore
féconde ma bouche afin qu'à Tes noces j'accède

dimanche 23 août 2015

Pourquoi m'as-Tu tirée des sombres ombres ?

Rembrandt, Booz rencontre Ruth dans son champ

Pourquoi ai-je trouvé grâce à Tes yeux
pourquoi T'intéresser à moi, moi qui suis une étrangère ?
Pourquoi m'offres-Tu le beau soleil
pourquoi m'as-Tu tirée des sombres ombres ?
Est-ce pour que je Te chante Sire tous les jours
un nouveau cantique, pour que mon Dieu
je puisse dire ce que je ne puis plus taire
tout ce qui en Toi me sidère et m'émerveille ?
Ton silence fait de tact, Tes prodiges sans nombre
Ta providence d'un incompréhensible amour ?

Si c'est ça Sire alors voilà : je T'aime de tout mon cœur
fondement, source, terme, rocher, lampe
Verbe vérifié, règne souverain secret, concret
je T'aime, je T'adore, Je Te vénère, Te rends grâce
Tu Te tiens derrière mon être, tout en douceur
j'émerge de Tes profondeurs
de Ta rosée Tu me trempes
de Tes liesses je me repais
que chaque heure Sire s'accroisse
de Ton indicible saveur !

samedi 22 août 2015

Mon Dieu, encore tous ces gens en attente de l'antéchrist

Bengt Lindström (1925-2008) King Lear

Mon Dieu, encore tous ces gens en attente de l'antéchrist
ignorant qu'ils l'incarnent eux-mêmes et le perfectionnent
jour après jour le densifient, crédules mystes unanimistes 
soumis à des idées que jamais personne ne questionne

Que dire à ceux-là ? L'antéchrist ? Eh ! mais regardez-vous
depuis vos pères et bien avant eux il jouit de votre âme
Vos réflexes mentaux viennent de lui, vos tabous surtout
vous les tirez tout droit du tentateur au trou noir infâme

Qui a envie d'entendre qu'il est grand dupe
de sa propre absence, esclave inconscient
du malin dirigeant ses élans - qu'il occupe
le rôle de l'idiot utile dans le plan de Satan ?

Mais comment leur ôter l'hypnose, faire entrer de l'air frais?
Ah ! l'antéchrist lui-même est écœuré par tant de diligence
par tant de frénésie à lui obéir, à voir l'humain si niais
si pressé d'exécuter, tout frétillant, ses pire manigances

"Donne-nous Dieu un être véritable, une âme encore libre
qu'au moins nous nous mesurions à de la bonne résistance
dure à corrompre, une conscience, un esprit viril qui vibre
tout plutôt que cette farine, cette molle bouillie très rance

Où est la victoire ? Ils se jettent dans nos bras !
La nausée nous prend à les voir ainsi s'offrir
à nos fourches - il n'y a ici aucun combat, bah
le sel a disparu, à vaincre plus aucun plaisir !"



vendredi 21 août 2015

C'est Toi le Verbe


Tant j'aimerais trouver les mots pour désenvoûter les foules
que ma bouche en bégaye : que dire à qui ne veut rien entendre ?

Pourtant la chose doit être dite pour ôter crasses, suies et cendres
qui par les siècles déposées de génération en génération moulent
les esprits comme une évidence indiscutable
cuirasse cérébrale, réflexe panzer, mental blindage

Les plis pris, l'endurcissement, les dommages
semblent à vue humaine absolument irréparables

Mais Sire c'est Toi le Verbe, Tu trouveras bien le moyen
de nous faire à nouveau rois, prêtres et prophètes

Lestée de ce qui alors sera obsolète
Tu rendras l'âme libre aux humains

jeudi 20 août 2015

À rejeter Ta présence l'on se crée sa propre absence

 zoom
R.Combas (Lyon, 1957) Le cactus nerveux

À nier, à rejeter Ta présence
l'on se crée sa propre absence

Absence de quoi ?
Carence, absence de soi

porte ouverte au pire
aux larves aux satyres

trop heureux de s'engouffrer dans la brèche
qu'offre l'âme qui de Toi détachée se dessèche

À résister à tout prix à Ton essence
l'on se prive d'élémentaires défenses

Pour qui veut vivre hors de Ton nom
la chair succombe, la moelle se corrompt

la névrose s'étale, métastases
attaquent de la personne les bases

Morne mort, vie sans éclat
plat destin, âme en coma

Qui donc du souffle peut se passer
de sa respiration à volonté se priver ?

Ceux qui s'imaginent pouvoir le faire
en payent le prix, fatalement amer

mercredi 19 août 2015

J'ai tendu l'oreille vers le ciel et Tu m'as répondu


J'ai tendu l'oreille vers le ciel et Tu m'as répondu
Tu as eu pitié de ma misère et Tu m'as secourue
silencieusement, adroitement, généreusement
as-Tu sauvé ce qu'il y a en moi de vrai, de franc
d'innocent - la constance Sire de voir Ta gloire
mouiller ciel et terre, alimenter le hasard
nourrir imprévus, coïncidences, détours
de Ton mystérieux amour, toujours pour
nous conduire sains et saufs en Ta maison
plus vaste que le monde par-delà la raison

mardi 18 août 2015

Rien donc ne peut atténuer Ta bonté


Mon Dieu Tu sais tous les péchés de ma vie
- que Tu sois encore et encore là me sidère
Rien donc ne peut atténuer Ta bonté
aussi infinie que Ta gloire est majestueuse

Quel que soit encore le chemin à parcourir, si
je tombe Tu me relèves - de moins en moins je me perds
Ton esprit m'a déliée, m'a débarrassée
des scories accumulées, de mes multiples tares ruineuses

J'étais isolée, serrée par les pôles, avachie
cerclée par méridiens et parallèles, prisonnière
de ma propre absence, lourdement attachée
ligotée par mes propres pensées calamiteuses

Puis un jour, Tu es témoin Sire, j'ai réussi
à briser un maillon de mes fers et fière
de moi aussitôt j'ai vu que seule Ta charité
avait scié les barreaux de mes idées oiseuses

Tu as eu pitié de ma nuit
et m'as arrosée de Ta lumière
inondé mes prés mes vallées
brisé mes limites piteuses

lundi 17 août 2015

Rends-nous à nouveau neufs et beaux à Ton image


Qu'as-Tu promis Seigneur ? De tirer la terre au ciel
lorsque les temps seront mûrs, de faire descendre
parée comme une jeune mariée pour son époux
la Cité Sainte, Sion l'heureuse, Jérusalem nouvelle

Très humblement mais fermement je Te le rappelle
bien que je sache que Ton heure ne saurait dépendre
de ma misère Sire, moi qui me débats dans la boue
et le brouillard, cernée par des vampires démentiels

Il ne rentre pas dans Ton plan de laisser Ton œuvre
sombrer dans le néant des nécromants gueulards
dont l'unique désir est de faire périr leur avenir
par rejet de Toi, par manque d'âme catastrophique

Quand mettras-Tu un terme à leurs atroces manœuvres ?
Les ténèbres sont effrayantes, sous les pavés le Tartare
barbare qui, par plus rien contenu, ne cesse d'anéantir
de dévorer la création de Tes mains brique après brique

Qu'est donc l'homme qui à dessein brise ses assises
trafique ses fondements, outrage le ciel, vend son âme
remplace sa chair par du titane, ses os par du plastique
voire des algorithmes en se croyant plus fort que Dieu ?

Tu ne permettras pas à ces égarés qu'ils conduisent
Ton chef-d'œuvre à la perdition - un tel drame
serait absurde : Ta passion deviendrait alors illogique
inintelligible, superflue, Ton sacrifice un détail fumeux

et ça, c'est impossible - Tu vas donc intervenir
pour régénérer la gloire de la chair et de l'esprit
Hâte-Toi Seigneur, Amen rallume nos cœurs
rends-nous à nouveau neufs et beaux à Ton image

image sainte, inspirante, qui nous redonne le plaisir
la joie de vivre, qui rénove ce qui reste de vie
en cet abîme - qui couvre ce désert de fleurs
et tourne, de cette ère, définitivement la page

dimanche 16 août 2015

Remplis de rosée ma bouche


Fais de moi Sire un fleuve bouillonnant, fontaine
giclant Tes grandes eaux à profusion
Remplis de rosée ma bouche à en perdre haleine
quand je veux chanter Ton saint nom

Attise ce feu qui court dans mes os mes entrailles
fais crépiter la flamme mise par Toi en mon âme
fais tintinnabuler carillons, clarines et sonnailles
quand ma langue pour Toi une louange entame

Et que ça coule Seigneur en musique et fanfare
d'un seul jet souple, irrépressible
arôme, nard lustrant nos narines, art
à Ton image, délectable, ample, indescriptible

samedi 15 août 2015

Heureusement Tu es là

d'après Pablo Picasso

Je n'ai aucune difficulté à me mettre à genoux
devant mon Dieu sachant qu'à tout instant Il me crée
neuve, désire me voir à l'œuvre à l'ombre de Sa lumière

Aussi est-il malsain pour la créature de rester prisonnière
de sa propre bulle sans que jamais elle n'essaie
de s'ouvrir à Celui qui est l'origine et la fin de tout

À défaut l'air se vicie, spasmes
empoisonnent, déglinguent - la tête
s'autocondamne au pire

Heureusement Tu es là mon Dieu mon Sire
ma bulle a éclaté, à genoux je reconnais ma dette
par Toi j'échappe à mes propres miasmes

vendredi 14 août 2015

Invoquer le cœur droit Son nom ça répare

King Tarisse (1986, Australie aborigène) Mon pays

Ça coûte quoi à l'humain de reconnaître
qu'il a dans l'ordre de la création un maître ?

Un penseur, artiste-sculpteur, tisserand
tout-amour, toute-beauté, tout-intelligent ?

Poète ingénieux, toujours sur la brèche, intrépide
tout-discret, tout-puissant, aérien et solide ?

Que perd-on à l'appeler par Son nom divin Créateur
éternelle source de joie, Principe, Verbe, Monseigneur ?

L'humain n'y perdrais rien, bien au contraire
à dire les mots justes il s'ouvre et se libère 

Se libère de quoi ? De ses maux et tares
car invoquer le cœur droit Son nom ça répare

jeudi 13 août 2015

À la fin rien ni personne ne saura Te résister

Thierry Miramon (Marseille,1965) Hexacoffre, détail

Ton respect absolu du libre arbitre de l'homme
T'oblige Seigneur à manœuvrer dans le silence
ce qui fait croire à beaucoup que Ton existence
n'est que chimère, aliénation, opium en somme

Et même si Tu accomplissais devant eux un miracle
la mauvaise foi ne leur permettrait pas d'admettre
la souveraineté, la primauté mon Dieu de Ton être
qui à notre liberté n'oppose pourtant nul obstacle

Comment déshypnotiser les foules qui, de Ton soleil éloignées
se plaisent à snober, ignorer, outrepasser Ton nom
en s'imaginant intouchables jusqu'à ce qu'un démon
entêté prenne possession du vide laissé, bien trop facile à vicier

Je ne le sais pas Monseigneur - Toi Tu sais
et le feras à Ta glorieuse manière
Aux possédés Tu rendras l'âme plénière
car à la fin rien ni personne ne saura Te résister

mercredi 12 août 2015

Blason du Très-Haut

 zoom

Comme il est beau l'homme créé par Ton esprit
merveille des merveilles que l'être humain
Du ciel il est le souffle, le feu et la belle vie
diadème sur la terre, le chef-d'œuvre divin

Blason du Très-Haut que l'humaine race
Son image, Son âme, Ses tripes et cœur
Son ambition, la splendeur de Sa face
lumière et beauté qui jamais ne meurent

Idée devient germe devient plante
donne fleur, odeur, fruit et jus
du sol vers le ciel chair ascendante
reflète-t-elle Ton mystère in situ


mardi 11 août 2015

Le pivot de Ta boussole


J'adore sentir Ton odeur fauve Sire
me caler sur le pivot de Ta boussole
me tourner au rythme des tournesols
m'enivrer de Ton tout-puissant élixir

Si Tu n'étais pas, pourquoi bon sang vivre ?
Quel intérêt d'être, de respirer le rien
l'absence, la sanie d'un monde éteint
dont rien ni personne jamais ne délivre ?

Comment font-ils ceux qui se passent de Toi ?
Où est leur esprit ? Dans quel monde plat
blet et blême, sans finesse ni éclat
sans sel ni saveur croît leur conscience de soi ?

Arrache-leur ce voile Seigneur, Tu l'as promis
un jour de toute Ta ferveur : relève
avec Ta parole ces infirmes et achève
ce qu'un jour de joie et de folie Tu as entrepris

lundi 10 août 2015

Tu m'as appelée Sire à la lumière



Tu m'as appelée Sire à la lumière
afin que des ténèbres je me libère

Ce que je suis Tu l'étais avant moi
ce que je pense est déjà pensé par Toi

Ce que je comprends Tu l'as prévu
ce que j'éprouve par Toi est déjà vécu

Ce que je fais Tu l'as déjà fait
Ton silence précède ce que je tais

Ta foulée devance la mienne
avant que l'idée m'en vienne

Ta volonté anticipe mon désir
mon passé, présent et avenir

dimanche 9 août 2015

Combien de jours encore Seigneur

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
Sans titre, daté 21.07.1990

Tous ces efforts pour fuir Ta parole, pour bannir
rejeter, vilipender, violer Ta lumineuse présence
cette façon de recourir au morne obscur voire à pire
toute cette frénésie pour refouler Ta quintessence !

Toi la clarté même, source et flux de notre être
Créateur du soleil et des lampes au firmament
Tu recourrais à l'occulte pour Te faire connaître ?
Le penser serait à fond dément, manie du néant

La haine de Toi, toxique et risible
amène aussitôt la haine de soi
sournoise, d'autant plus terrible
qu'elle entraîne la mort du moi

Insensé celui qui lutte contre Ta substantifique sagesse
L'oubli de Toi, involontairement, volontairement
fatalement finit en désastres et prurits, folie et détresse
car Toi seul possèdes la clé du mortel et du vivant

Aliénés ces illuminés, ces exaltés zombies
barbacoles de diableries lamentables
prêts à tout accepter sauf ce que Toi Tu dis
par haine du vrai, par misère véritable

Combien de jours encore Seigneur
avant de les confondre ?
Quand donc sonneras-Tu l'heure
qui les fera se morfondre ?




samedi 8 août 2015

Je Te rends grâce de m'avoir invitée dans Ton royaume


Telle une algue qui au gré de l'eau
danse et se balance fixée au rocher
je valse et salse dans Tes bras ailés
nourrie, baignée de Tes amples flots

Comme l'aronde culbute le ciel
et y trace Ta joie à cœur ouvert
moi aussi, souple, vive, légère
vole au pays du lait et du miel

Telle une forteresse assise sur la montagne
insensible aux quatre vents
je Te sens ancré en mon sang
frémir en mille et mille bulles de champagne

C'est Sire pour dire je Te rends grâce
de m'avoir invitée dans Ton royaume
De m'y faire respirer Ton fol arôme
j'en dirai la merveille, ô oui, sans lasse

vendredi 7 août 2015

Délire des vampires

Georges Moquay (1970), sans titre

Seigneur, suis environnée d'hystériques souriants
cernée par de gentils clowns hypnotisés en masse
Leur amabilité n'est que masque bovin de surface
plâtre pour cacher leur envie de voir couler le sang

Qui pourrait les rendre à eux-mêmes Sire sinon Toi ?
Ta parole met fin à la soumission au délire
des vampires - le vrai apparaît, le faux expire
par Ta seule présence Tu rends caduques les lois

qui rapetissent, abaissent, insultent et excluent
Ta volonté au ciel comme sur la terre
lois, idées qui trompent et qui, vipères
violent Ton nom, le huent, le sifflent, le tuent

Leur démence-bonne-conscience par tous les pores pénètre
mon corps mon cœur mon âme mon esprit
Si Sire Tu n'étais pas déjà toute ma vie
les fureurs de leur égarement m'auraient fait disparaître

dans un-je-ne-sais quelle bouillie de remugles à rots rances
jetée aux immondices du crabe, abonnée aux égouts
Mais Tu es là Monseigneur, en moi plus rien de flou
pores blindés je maintiens et traduis Ta claire sapience

Tout de même, Amen, au secours Seigneur
aux déments inconscients rabats le caquet
de leur obtus aplomb dévoile tout le mauvais
de leurs doctrines explose les plots de malheur

mercredi 5 août 2015

Pourquoi Sire prolonger cette chute délirante ?

Gudmundur Erro (1932) Méca-contre, 1959

Pourquoi Sire prolonger cette chute délirante ?

Est-ce pour mieux révéler Ta gloire
lorsque Tu estimeras la mesure pleine ?

Quelle épreuve, quelle peine infamante
nous attend encore dans ce métal Tartare ?

Notre transmutation en cyborg obscène ?

Non. Ce serait absurde. Cela n'entre pas dans Ton plan
de nous reformater en cuivre et puces électroniques
Tu ne laisseras pas ainsi déshonorer Ta glorieuse chair

Partant Ton avènement Monseigneur est imminent
Tu ne permettras pas aux humanoïdes hystériques
d'attenter à Ton saint corps ni au ciel ni sur la terre

Que mes yeux voient de mon vivant Ton règne
s'installer dans la tête et le cœur de Tes sujets
c'est mon vœu le plus vif, le cri de mon cœur

Pour Te tirer du ciel Sire je prie, je pleure et saigne
Tu es le pont de la terre vers le ciel, paix à jamais
selon ce que Tu nous as promis de toute Ton ardeur

Divine ancre de miséricorde



Je Te perçois Sire en tonneau inépuisable
en source vive et veine immortelle
en point de départ de mon âme telle
que Tu la désires : à Ton image semblable

Là, à ce point insaisissable, indescriptible
Tu verses en ma graine Ton flux d'amour
et Ta volonté énigmatique m'offre le jour
afin que, visible, je traduise Ton invisible

Je ne puis cesser, je chante
ma bouche de joie déborde
Divine ancre de miséricorde
par Ton esprit je suis vivante

mardi 4 août 2015

Tu fais naître tout-puissant un tout autre temps

Ossip Zadkine (1890-1967) La ville détruite

En coupant la tête de son roi le pauvre peuple de France
s'est du coup tranché son propre cou
Depuis, décapité, fantôme, il erre à la recherche d'un sens
livré sans défense au carnaval des fous

Ton intronisation lui rend sa tête
le libère des doxas toxiques, occultes
Ta lumière recrée en lui le poète
en Tes clartés mystérieuses le catapultent

L'avenir se présente, chaos, bruines se dissipent
à la sorcellerie succèdent les embrasements
Dans chaque âme de bonne volonté selon Ton principe
Tu fais naître tout-puissant un tout autre temps

lundi 3 août 2015

Mon âme sonne l'ovation, mes mains Te louent

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
Sans titre, daté 21.07.1990

Mon âme sonne l'ovation, mes mains Te louent
devant Toi je me mets par amour à genoux

Dans ma tête Tu ne cesses de fredonner Ta chanson
du plus grave au plus élevé Tu  fixes Ton diapason

D'avoir compris qui Tu es, les lourdeurs ont cédé
Plus Tu grandis en moi Sire plus je me sens ailée

Toi qui me désires et qui as créé ma chair par mon âme
que puis-je T'offrir de mieux que ma vie et ma flamme ?

Pénétrer dans Ta vérité c'est s'initier à la joie d'être
de Ton vœu la réussite, l'heureuse suite qui va naître

Amen, Tu nous as tiré des abysses à la lumière du jour
afin que nous soyons les vases de Ton éternel amour

dimanche 2 août 2015

Je Te sens qui est là, à l'affût

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
Sans titre, daté 21.07.1990

Tu es témoin Sire, je parle depuis la nuit complète
jamais Tu n'as semblé aussi loin, Ton nom
illusion, Ta présence chimérique, Ton amour obsolète

Ni de près ni de loin Tu n'es vu à l'horizon
et cependant je Te sens qui est là, à l'affût
prêt à bondir dans l'arène au milieu des lions

Tout-puissant Sauveur, que nous réserves-Tu ?
Les fauves se couchent à Tes pieds, Te protègent
car ce que Tu vas faire n'a encore jamais été vu

Le temps s'amplifie, l'espace de ses scories s'allège
la chair des créatures se régénère, le rosier refleurit
quand Ton fol arôme nos narines royalement assiège