Majesté, je m'en vais pour un temps certain observer le silence
Non pas que ma bouche soit fatiguée ou en mal de verve
comment épuiserais-je Tes vases ? la source coule sans tarir
Tous ces mots soulevés en louanges et cantiques désirent
se poser, comblés d'être de Ta volonté les serves
les artisans, les pierres, la chair de Ton arche d'alliance
Que le silence à présent fasse son œuvre de bonification
Fermentation, maturation, dans la nuit le repos, le jus des mots
Travail souterrain, assemblage, arôme de victoire
De toute façon Tu es avec moi la nuit, tôt le matin tard le soir
Dans mon âme poussent, fleurissent, frémissent Tes roses, lis, iris, coquelicots
Tu es ma substantifique moelle, le souffle qui emplit mes poumons