dimanche 31 janvier 2016

Que résisterais-je Seigneur à Tes ondes centripètes ?

 zoom

Seigneur, plus je Te pénètre plus Tu es simple, clair
vivant, palpable dans les détails, huile, rouages
comme les graines de sable ensemble font une plage
comme les gouttes d'eau font des nuages dans l'air

Tu vas droit au but avec des lignes courbes
Ton plan de salut ignore la faille, la bêtise
n'y entre pas. Tu utilises ceux qui Te méprisent
à leur insu Tu manipules les cafards fourbes

Car rien ne peut échapper à Ta gloire finale
Au terme de la chute Tu avaleras l'immonde
et le recracheras ailleurs - dans la même seconde
la création retrouvera son état original

Ton point premier sur son passage aspire, entraîne
unit les éléments, les fait chanter et vibrer
avec des vers faciles à la chaîne - eh !
parce qu'ivres de Ta plénitude Sire Amen

Moi aussi, ma bouche est ivre, où que j'aille je Te rencontre
Tu as rincé mes pupilles, chassé spleen et miasmes
blocages, infirmités, marécages et marasmes
Ton point principe a nettoyé le cadran de ma montre

C'est si bon de sentir Ta force, elle me rend sereine
jour après jour je m'approche de Toi
pesanteur régresse, lumière s'accroît
et pour pouvoir Te dire ça Sire je ne me sens pas vaine

Tu conduis ma langue mes doigts mes pas ma tête
remplis mes narines oreilles poumons
et tout ce qui vient de Toi est si bon !
Que résisterais-je Sire à Tes ondes centripètes ?

samedi 30 janvier 2016

Au ciel de la marelle


Quand donc Sire Te décideras-Tu à entrer sur la scène des hommes
non pas par la violence de Ta majesté, gloire et munificence
mais humblement, irrésistiblement, merveilleusement

comme le germe d'une plante, ou une source qui soudainement
se met à couler, à alimenter de ses essences
le cœur des gens, enfermé au frigidarium depuis trop longtemps

L'hypnose est si profonde que seule Ta parole folle
pourra réveiller les foules dressées à coups de schlague
brisées, abandonnées, chair de misère pour cancer

Tu trouveras le moyen d'une manière
ou d'une autre. Foudroyante Ton attaque
imparable la double épée de Ta parole

Le Verbe parle - qui voudrait résister ? Le lion rugit
les oiseaux du ciel interrompent leur chant
et les dauphins cessent leurs culbutes

Le Seigneur sort de Son silence, chut !
Îles ! Montagnes ! Il est là Celui qu'on attend
par-dessus les collines voici qu'Il bondit

vers nous, Agneau qui enlève le péché du monde
la bannière avec Son nom en lettres hébraïques d'or
flotte au sommet de Sion, au ciel de la marelle

Humble comme saint Martin Il selle
l'âne, Son bâton ne Le quitte pas, beau et fort
de Ses bénédictions le cœur des hommes Il inonde

vendredi 29 janvier 2016

Sire ce bouquet de vers


Mille mots se disputent dans ma tête pour sortir à l'air
j'en cueille les plus ardents pour Te faire ce bouquet de vers

Quand je T'ai tout dit il en sort encore et encore
pressés de faire entendre en Ton honneur leurs accords

Tu m'as définitivement happée, prise au collet
ferrée, harponnée, attachée à Tes lacets

Avec Toi c'est la vie de château, la vie en rose
Dieu plus jamais je ne voudrais autre chose

C'est si bon de partir n'importe où
bras dessus bras dessous un petit peu fou
dans les mots et leurs enjambages
au bonheur des chemins, en voyage
ici, assise sur Ton rocher sous le soleil de midi
dans Ton axe, gente France par Ta joie envahie

jeudi 28 janvier 2016

Le saint salut de Ton éternel plan


Si le commun des mortels comprend que sans eau pas de vie
sans oxygène inutile de respirer, sans cœur
vain d'aimer, sans âme pas d'esprit
alors pourquoi ne saisit-il pas Seigneur
que sans Toi il n'existerait pas même une seconde et demie ?

Le miel coule-t-il sans les braves et bonnes fleurs ?
Le deux ne doit-il pas sa naissance au nombre un ?
Ne faut-il pas d'abord de l'herbe pour faire du beurre
des fleurs encore et encore pour un grand parfum
et ne met-on pas de l'essence dans un moteur ?

Tout le monde le comprend. Ta substance pourtant tout aussi
essentielle est considérée ineptie, idéologie, puérile erreur
dont l'homme évolué, libéré, en riant s'affranchit
en tant que transhumain surhormonisé ignorant la peur
devant qui tout obstacle s'efface, maintenant, ici

Comment définir celui-là ? Un enragé du néant malfaisant
aveugle de violence, stérile, mauvaise graine
que dans Ton insondable bonté Tu laisses subsister sans
vraiment la détruire car Tu utilises la haine
de Toi selon le saint salut de Ton éternel plan

Les aveugles guérissent, mais pas les cœurs endurcis
ceux-là tant qu'ils ne sont pas dépossédés de Satan
cherchent la mort et la destruction de Celui qui
à la totalité prête Son être, Son souffle Son sang
sans répit, jour et nuit. Amen ! Fidèle, solide, Lui !

mercredi 27 janvier 2016

À Ta droite mon âme chevauche des ailes infatigables


Nier Ton nom égale se néantiser soi-même
Faut pas être sorti de la cuisse de Jupiter pour le comprendre
Les Béotiens eux-mêmes le savaient parfaitement

Moi j'élève un chant parce que je T'aime
Je ne me hais pas. Je ne me réduis pas en cendres
je garde le goût du sel, le feu dans mon sang

Que suis-je sinon Ton désir ? Rien d'autre
Ma liberté je l'emploie pour Te rejoindre
pour exécuter toujours mieux Ta volonté

Ce n'est pas moi qui dans ma névrose me vautre
sur le canapé devant la terrible télé à me plaindre
à injurier le ciel et la terre et le monde entier

Puisque Tu Te tiens au commencement comme à l'achèvement
qu'irai-je perdre mon temps à inventer des prétextes
pour fuir en cours de route la responsabilité de mon âme ?

Tôt ou tard Tu surgis d'un buisson ardent
Ton crible est là quel que soit le contexte
Tu demandes ce que la reconnaissance réclame

Les pisseurs aigres Tu les repousses sur la gauche
leur odeur T'est insupportable
qu'ils aillent fermenter dans leur néant voulu

À Ta droite mon âme chevauche
des ailes indomptables
Taïaut ! Taïaut ! Montaigu !

mardi 26 janvier 2016

Mon Dieu ! Mon socle ! Mes racines du ciel


Seigneur, lorsque Tu m'as créée, à quoi as-Tu pensé ?
Était-ce pour verser dans mon humble vase Ta beauté ?

Dans ce cas Sire, Tu le sais, j'ai essayé de répondre
à Ton attente même si ça et là Tu as dû me refondre

Sans Toi je ne vaux rien, moins qu'une ombre dans la nuit
moins qu'un oiseau aux ailes coupées la gorge tarie

Depuis que je T'ai rencontré, depuis sainte Marthe
à ma vie Tu as offert une toute nouvelle charte

Comprendre que Tu es le début et la fin
le noyau et la périphérie me ceint les reins

L'esprit se calme, l'océan est plus vaste
que mon petit ruisseau enthousiaste

Arrose Sire mes champs, fais jaillir les eaux
d'en-haut dans la farandole de mes mots

Que jamais je ne sois assez contente de ma façon
de célébrer, fêter, sanctifier Ton saint nom

Tu brilles en mon for intérieur, soleil rendu obscur
par mes propres tripotages de grande immature

Mais ça c'est fini Sire, à présent Tu ne fais que remplir
à n'en plus finir mes vases assoiffés de Ton élixir

Mon Dieu ! Mon socle ! Mes racines du ciel
mon pôle, fontaine, bâton - mon miel 

lundi 25 janvier 2016

Par la grâce de Tes mots

d'après un dessin de Jan Heresma (Dordrecht 1944)

Sire, Ta parole a flamboyé dans le secret trois siècles durant
avant d'être officialisée par les autorités temporelles
Trois siècles de foi intégrale, au fond de la nuit, entre initiés

Initiés à Ton saint nom, à la grandeur décisive de Ton temps
descendu ici-bas pour sauver Ta créature des écrouelles
pour l'arracher à l'emprise des faux culs démonisés

Tes enfants alors pouvaient tout par la grâce de Tes mots
tant Ton saint nom opérait sans filtre sans frein
Eux ils changeaient la donne du très vieux monde

Fasse qu'aujourd'hui à nouveau
Ton Verbe Amen ! trois fois saint
soit l'unique moteur des ondes

dimanche 24 janvier 2016

Le feu de Ses étincelles


Plus j'avance sur la route plus je suis folle de mon Dieu
Chaque jour je Lui découvre une nouvelle facette
qui double ce que je connaissais de Lui déjà

Ou plutôt, chaque jour je Le sens de mieux en mieux
être la source de ma vie dans ma propre tête
car à Son image selon la vérité Il me créa

Et en effet quoi de surprenant à ça ? Le Jourdain
se retient-il d'exécuter Sa volonté, de jaillir
du rocher comme l'éclair surgit du ciel ?

C'est moi qui forme l'obstacle, mon petit moi vain
maladroitement obscurcit Sa splendeur, pire
je ternis moi-même le feu de Ses étincelles

samedi 23 janvier 2016

J'ai crié Amen mon Dieu

מיכאל

Je me suis lavée la bouche et les mains
pour Sire venir Te dire que rien ne tue
mon désir de m'approcher de Ton Nom

Cette nuit Tu as transmuté les lettres de mon nom latin
en bijoux d'or hébraïques - abasourdie, ébranlée, émue
j'ai crié Amen mon Dieu, quel beau rêve, quel beau don

de Te rencontrer dans mon for intérieur, sidérant
majestueux, imperturbablement à l'œuvre
actif quand mes yeux stupides ne Te voient pas

Quel beau rêve Tu m'as offert Seigneur Tout-Puissant
moi qui me croyais toute crue avalée par des pieuvres
Dans ma misère quel beau cadeau Tu m'as fais-là !

vendredi 22 janvier 2016

Roi du monde, Seigneur du paradis

 zoom
d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)

Le plaisir que je prends Sire à Te composer
un hymne, un chant rimé et rythmé
est le même que celui des oiseaux
quand ça piaille à tire-larigot

La volupté que met le fauve à rugir
est pareille à mes alléluias pour Toi Sire

L'aurore n'a pas plus de joie à se lever que mon âme
à Te ciseler un poème qui Te rend grâce et T'acclame

J'ouvre la bouche et une guirlande de mots jaillit
et c'est Ton fil, Ta fantaisie qui de A à Z les lie

Les mots T'appartiennent en premier, Tu es leur principe
je Te les emprunte Sire, de Toi ils sont les prototypes

Tu m'as donné un esprit, une langue, toutes les faveurs
la ferveur de Te consacrer un chant à toute heure

Tu me combles de grâces comme l'air remplit le ciel
Tu me constitues comme la fleur précède le miel

Louange à Toi mystère Très-Haut, Dieu d'Israël, Dieu fils de Marie
Que mes vers volent vers Toi, Roi du monde, Seigneur du paradis

jeudi 21 janvier 2016

Tu déploieras Ta joie en un éclair


Employer le tout de l'esprit et du corps
ceindre les reins, les cuisses, l'âme
pour aplanir le chemin de Ton retour

Rendre clair l'opaque, léger le lourd
sidérer, paralyser, écraser l'infâme
ressusciter les cœurs trop morts

Voilà le programme - le plan de salut
s'accomplit doucement, sûrement, le temps
de la régénération arrive à son heure

Verrai-je l'aurore de Ta gloire Seigneur
remplir les yeux, l'âme et le cœur des gens
témoins de Ton retour de tout temps prévu ?

Comme à chaque fois Tu surprendras tout le monde
Les conditions de Ton arrivée ne ressembleront en rien
aux stéréotypes qui ont cours, Ton inouï les balayera

Tu es toujours neuf, Tu arriveras là où on ne T'attend pas
Au milieu de la modernité Tu Te révèleras tacticien
du monde qui vient dont Tu installeras les folles ondes

Alors les cœurs de pierre se changeront en cœurs de chair
les boiteux bondiront, le lion mangera de la paille
les armes seront fondues en socles, selon la prophétie

Sire en chantant ceci Tu vois je souris
Dans Ton plan de salut aucune faille
Tu déploieras Ta joie en un éclair

mercredi 20 janvier 2016

Tu n'es fait que d'allégresse et de lumière

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)

Pousse-moi Monseigneur jusqu'aux extrêmes de mes limites
pour que joyeusement, avec panache je les franchisse
d'un souple saut les réduise en poussière, en cendres
propulsée par l'appel en moi de Te rejoindre

Quel appel ? Le Tien Sire de me oindre
de Ton souffle, de Ton amour tendre
plus fort que la mort le laid le vice
de me voir aux cimes de Ton zénith

Avec Ta perche j'enjambe les hauteurs désirées
et laisse derrière moi d'anciennes barrières
transforme le handicap en aisance, en jeu
de gestes, de sons, de psaumes d'adoration

Te donner la place qui Te revient de raison
et la lourdeur diminue car Toi mon Dieu
Tu n'es fait que d'allégresse et de lumière
de providence intuitive et de bonté

mardi 19 janvier 2016

Tu me donnes le vertige Sire


Le Verbe met en place Ton désir par sons interposés, qui, par ondes
et spirales expansives, installent en continu la chair du monde

Que savons-nous de Ton Verbe total Sire ? Rien sinon ce que Tu as laissé voir
dans les Écritures sacrées - il nous manque son reflet complet dans un miroir

Toi le Verbe plus grand que l'univers, plus petit qu'une graine
de quels inouïs inconnus es-Tu encore la pulsion et la fontaine ?

Tu me donnes le vertige Sire, Tes étendues me dépassent
je ne suis qu'un grain de sable que Ta houle roule sans lasse

J'essaie tant bien que mal de faire fructifier mon petit talent
et me tiens coi dans mon coin en Te louant, en Te bénissant

lundi 18 janvier 2016

Qu'attends-Tu Sire pour revenir parmi nous ?

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)

Quand je pense avoir vidé mon cœur Sire il y en a encore
qui presse ma bouche à entamer Tes louanges
trop contente d'inventer un nouveau mélange
d'idées et de sons pour proclamer que tout de Toi ressort

Aussitôt le puits se remplit et une autre vague se répand
à l'assaut d'une farandole de sons, d'espaces, de gestes, rythmes de mots
que Tes oreilles n'ont pas encore ouïs - une suite, un flot
pour Te rendre grâce de m'avoir faite un être de chair et de sang

Qu'attends-Tu Sire pour revenir parmi nous ?
Je n'en peux plus de voir les jours s'écouler sans voir
ici-bas, au cinquième étage de la modernité, éclater Ta gloire
régénératrice des foules perdues, des peuples et des nations devenus fous

dimanche 17 janvier 2016

Lève-Toi, blasonne, retourne le ciel et la terre


Déshypnotise-moi des affres du monde mon Dieu
attire-moi dans Ta nasse, mange-moi, que je sois en Toi
comme Toi Tu es en moi quand à la sainte table je reçois
à genoux Ton corps vivant et l'avale le cœur heureux

Dissous-moi en Toi, libère-moi des tribulations du monde
Jusqu'à quand, surtout jusqu'où cette chute lamentable
dans les abîmes, dans les désolations de l'abominable ?
Viens Seigneur sonner son arrêt, répands la gloire de Tes ondes

Lève-Toi, blasonne, retourne le ciel et la terre
Quel intérêt pour Toi de laisser Ta créature se suicider ?
Aucun. Tu as bel et bien promis Ton retour, programmé
pour mettre Monseigneur un terme définitif à cet enfer

samedi 16 janvier 2016

Ton saint mystère

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940) 
La porte de l'ancienne aumônerie, Gordes

Vivre enfermé dans sa bulle individuelle vite corrompt l'air
les yeux se ternissent, les dents tombent, la peau vire jaune
angoisse, solitude, dépression font l'ordinaire de la faune
À moins de percer la poche, de l'espoir il n'y en a guère 

L'on sent mauvais, une odeur de cave, de marécage, de rance moelle
et les yeux dans l'opacité ne voient pas au-delà d'un millimètre
Le moindre geste expose au danger, on finit par être de soi-même traître
se mouvoir c'est tâtonner, se heurter à d'épais et ténébreux voiles

Depuis ce temps j'ai percé ma bulle, l'air s'est renouvelé, ma peau 
a retrouvé son éclat et mes dents ont cessé de tomber
les yeux voient loin, nettoyés par Ta glorieuse majesté
À présent Ton saint mystère Très-Haut seul brûle dans mes os

vendredi 15 janvier 2016

Ton bouillonnant silence

 zoom

C'est vrai Sire, j'emploie de grands mots, âme, amour, lumière
vérité, transcendance - mais comment autrement
parler de Toi ? Ce ne sera pas moi qui Te diminuerai !

Comment éviter d'avoir recours à leurs clartés, éclairs
quand Tu es au centre du Verbe, sa source son océan
quand de la beauté Tu alimentes son irrésistible jet

Cependant dans les mots humbles Tu Te tiens tout autant
Tu ne dédaignes pas les ouvriers, bien au contraire
Ta modestie innée même recherche leur compagnie

Puis il y a le langage des oiseaux dont les chants
recèlent plus d'un trésor de poésie vaste et légère
à couper le souffle, à ravir les anges sous la pluie

D'océan à océan, de pôle à pôle le chant des baleines
raconte des mélopées, légendes, gestes sauvés
des eaux, transmis de génération en génération

Les feuilles du chêne, du hêtre et du frêne
en chœur chantonnent par vent frôlées
des épopées en couplets profonds profonds

Toute cette musique sourd de Ton bouillonnant silence
les rouleaux rugissant comme le cri du brochet
moi-même ici qui improvise cet air à Ta gloire

Tu vis et ris en moi comme le soleil se lance
à l'assaut du midi puis son but atteint, satisfait
voluptueusement vers la mer se laisse choir

jeudi 14 janvier 2016

Tes joyaux et essences

 zoom

Mon Dieu comme Tu l'as faite belle la France
Tu y as mis Sire tous Tes joyaux et essences

Tu y as déposé les secrets de Ta beauté
l'as couverte du souffle de Ton Verbe vérité

Ses reliefs as-Tu couronné de Ta majesté humaine
ses plaines Tu les embaumes de Ta bonne haleine

Tu en as fait Ton Éden privé, le jardin que Tu aimes partager
avec tous ceux que par bonté Tu as bien voulu engendrer

La truite dans l'émeraude ruisseau ne dit pas autre chose
Sur le désir de voir Ta fille aînée heureuse la France repose

mercredi 13 janvier 2016

Tu n'as pas créé la mort

  zoom

Sire Très-Haut, si Tu T'es fait humain parmi les humains
c'était parce qu'au temps du César Auguste
le terme de la chute avait était atteint
Aussi Tu T'es manifesté en homme beau et robuste

Toute de suite Tu trouves dans la bouche des doctes scribes
le Verbe détourné au profit de leur propre prix
Tu engages une lutte à mort contre ceux qui exhibent
Ta parole comme le paon déploie sa queue et pousse son cri

Que penser alors de nos jours-ci ? L'homme n'est même plus l'ombre
de sa propre ombre, occupé à se démanteler
Seul Ton retour pourra réveiller le pays sombre
de sa chute en deçà de la chute aînée

Où a-t-on vu la chair se dissoudre en codes numériques ?
La liberté du cerveau contrôlée par des neuro-ondulations ?
La démence de se transmuter en surhommes bioniques ?
L'appel à la destruction intégrale sur tous les fronts ?

Pourtant Seigneur Tu n'as pas créé la mort
ce n'est pas Toi qui l'as inventée
La malemort naît quand l'homme à tort
se croit de tout lien avec Toi débarrassé

mardi 12 janvier 2016

Ton être d'amour

 zoom
d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte de l'Hôtel-Dieu, Bonnieux

Si Ta créature choisit volontairement de couper les ponts
avec Ta transcendance nourricière et entraîne dans ce délire
l'ensemble des éléments, est-ce Seigneur que son non
féroce témoigne en réalité de son cœur péniblement stérile ?

Tu détestes les cœurs secs, calculateurs, hypocrites
froids, avides comme la hyène dévoreuse de chair avariée
et dire qu'ils doivent leur existence à Ta bonté gratuite
que Ton être d'amour seul leur a offert la chance d'être nés

Autant de non-sens revendiqué me laisse pantois
Que gagnent-ils à refouler ainsi Ton nom, Ta parole ?
Autant Ton mystère est clair, lumineux, source de joie
autant leur fond est un pot-pourri d'occultes camisoles

Tu T'es emporté Toi-Même contre les pharisiens démagogues
Tu leur as ouvert en vain les arcanes de Ton cœur, de Ton âme
divine - Tu T'es mis contre les gens de la Synagogue
en colère et dans Ta voix résonnait un crépitement de flammes

Enseigne-moi comment prier pour ceux qui Te rejettent
comment trouver un chemin au milieu de la foule
rendue folle, poussée par le désir de mort, qui s'entête
à Te nier et qui de toutes ses forces Te blackboule

Seigneur Dieu ! Comme si Tu Te laissais envoyer aux pelotes
par une bande d'impies hystérisés ! C'est à rire Sire
Sonne du cor Très-Haut, aux mécréants mets les menottes
par Ton verbe, par Ton action pulvérise leur vil empire

lundi 11 janvier 2016

Toute parole atteint Ta sainteté

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)

Pas étonnant mon Dieu que je cherche la compagnie des mots
vu que par eux Tu dévoiles qui Tu es, comment Tu respires

Puisque Tu es le Verbe les mots à leur sonore façon transpirent
disent Ta vérité, les ressorts de Ton âme Sire Très-Haut

Le langage Te touche directement au cœur
il forme le point de contact avec Ta sphère

C'est pourquoi j'aime m'abandonner aux mots clairs
et francs, sûre d'y voir scintiller Ta face Seigneur

Toute parole atteint Ta sainteté, les bonnes et les mauvaises
Les bonnes Tu gardes, les vilaines Tu oublies

Les mots sincères Tu les magnifies
les mots faux Tu les envoies brûler dans la fournaise

La fausse note Tu la décèles aussi sec, la laideur
n'a aucun accès à Tes oreilles, Tes tympans se ferment

Tout mot porte un peu de Ton sang, talent, germe
autant d'étincelles de Toi, Sire Verbe Créateur

dimanche 10 janvier 2016

Ton naturel tonitruant


Si mes psaumes peuvent sembler emphatiques, sentencieux
Sire c'est parce que je Te réserve les mots les plus beaux
des mots vastes, sonores, chargés d'histoire, des mots miroirs
de Ta gloire, de Ta majesté, de Ton naturel tonitruant

Je ne cherche pas à épater, je cherche au mieux
à transcrire en sons, avec ma foi et mes défauts
l'émotion que je ressens à voir ici-bas Ta gloire
alimenter toute chose de Ta sève à son juste rang

Tu dois bien sentir Sire à travers ces vers
combien mon âme Te dit sa reconnaissance
avec les moyens et les tours dont elle dispose
dans la joie sans ruse et la louange décomplexée

Les oiseaux freinent-ils leurs gorges chansonnières ?
Les fleurs ternissent-elles leurs couleurs, leurs fragrances ?
L'orage retient-il foudres et tonnerre quand il explose ?
Pour Toi je chante les Très Riches Heures, Majesté !

samedi 9 janvier 2016

Un jour je verrai Ta face

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte des pénitents, Ménerbes

Petit pas après petit pas je m'approche de Toi Seigneur
puisque tous les chemins mènent à Rome
Tu respectes malgré mes erreurs
ma liberté - le trop plein de fautes dans Ta bonté Tu gommes

Un jour je verrai Ta face, quand j'aurai aboli
la distance que je ne cesse de projeter entre Toi et moi
l'ombre que j'oppose aux rayons de Ton soleil infini
Oui, de cette manie je me guérirai entièrement, Tu verras

Rien de bien ne se fait sans Tes grâces et secours
la Création avec tout ce qu'elle contient part de Ton antre
Dans ce cœur-là, au milieu de nulle part, seul sourd
l'amour - le feu de Ton être énigmatique s'y concentre

Il est où ce point ? En nous il est l'éclosion de notre âme
et aux orbites des corps célestes il donne l'impulsion
En nous il engendre notre chair, souffle l'esprit et ses flammes
Il fera de nous Tes sujets au royaume de Sion

vendredi 8 janvier 2016

Découvrir Ton secret

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte égyptienne, Ménerbes

Faire Ta connaissance Sire c'est comme tomber sur une fontaine
insoupçonnée en son for intérieur, sur une source intarissable
aux eaux lustrales, réparatrices de toutes les déveines
victorieuses des pires altérations et soifs insatiables

Découvrir Ton secret c'est comme repérer un foyer
de chaleur en soi-même dont on ignorait l'existence
mais une fois ressenti plus possible de quitter
sans aussitôt mourir, s'évanouir dans la démence

Ce point de silence bouillonnant, plus petit qu'un iota
et en même temps plus grand que l'univers
ce point se tient dans l'œil du cœur, là
où Toi Sire dans la discrétion et le respect opères

Pensée, parole, action sont indivies
un non est un non
un oui est un oui
la pensée est claire, à Ton imitation

jeudi 7 janvier 2016

Jouir de Ton effrayant mystère


Que serait une journée sans penser à Toi ?
Moins qu'un jour sans soleil ni oxygène
Il me faut glisser un diamant à ces heures
avant quitter le jour pour la nuit

Voilà Sire, je forge un anneau serti
de belles pierres riant de toutes les couleurs
des arcs-en-ciel, des alliances aériennes
entre pierre dure et étincelles éclatantes de joie

Seigneur, comme Tu as glissé Ton alliance à mon auriculaire
moi aussi à ma manière je Te façonne un anneau de noce
Il Te va bien Sire, ni trop large ni trop serré, fait d'or pur
serti de mots rubis, émeraude, topaze, améthyste et saphir

laissés par l'écume des jours épurée au fil des souvenirs
au creux de filons cachés, d'impasses et de noires fractures
d'une vie de modeste tarasque têtue, prompte et véloce
à pénétrer, à témoigner, à jouir de Ton effrayant mystère

mercredi 6 janvier 2016

Saut du ciel


Je suis née pour pénétrer Ton mystère Seigneur
en dedans de moi je creuse vers Ton trésor
sûre de Te trouver dans le grand coffre en or
posé en arche d'alliance au cœur de mon cœur

Ne m'as-Tu pas faite union entre ciel et terre
passerelle par où passe le flux d'en haut ?
Ta créature, ne l'as-Tu pas faite comme le saut
du ciel vers les délices et liesses de la chair ?

L'homme, n'est-il pas un pont, un bond du sol vers l'éternel
un rédempteur du hasard, un devineur d'énigmes, poète ?
N'as-Tu pas mis la totalité de Ton être dans sa tête ?
Pour voler vers Toi ne l'as-Tu pas doté d'une âme à ailes ?

mardi 5 janvier 2016

L'infini de Ton inouï

d'après un dessin de Pablo Picasso

Bien que je chante Ton nom sans que personne n'y prête attention
se peut-il Sire que ces sons seuls, par pur élan, traversent
les murs qui bloquent Ton retour ? Qu'ainsi mes trilles percent
les résistances qui font à Ton nom opposition ?

Ce serait faire preuve de la toute-puissance du verbe
indépendant des changements de l'espace et du temps
que de créer un couloir, un chemin de vérité uniquement
par la bravoure, le panache de sa propre superbe

Si la musique est conduite par la parole royale
alors les flèches filent droit à la cible
le faux ton ne passe pas le crible
quand Toi Sire Tu inspires le motif musical

Aucune force ne peut stopper ces farandoles de sons
sinon celle de leur bonne réception en Ton sein
car entre Toi et moi il existe bien plus qu'un lien
de Ton rêve impalpable je suis la concrétisation

Comme il est bon et fort de pouvoir Te parler ainsi
Sire, de réfléchir aux possibles qu'ouvre Ton nom
trois fois saint, d'en comprendre la signification
de sonder un brin l'infini de Ton inouï

lundi 4 janvier 2016

Ton omnipotence naît dans Ta bonté viscérale

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte de l'amie, Ménerbes

Tu es avant la force, antérieur à la puissance et à tout pouvoir
Ton être précède majesté, munificence, souveraine gloire

C'est dans la justice de l'amour que se cache Ton Toi
comme Tu nous l'as montré, roi cloué sur la croix

Ton omnipotence naît dans Ta bonté viscérale
C'est elle la source, le noyau de Ton être total

À quoi bon en effet pulser l'énergie pure
si de l'amour elle ne reçoit pas la nature

Quel artiste ne regarde pas sa création avec la joie
d'avoir réussi à donner à son œuvre de l'amour l'éclat

Sur la crête de la vague je danse feu follet déchaîné
projeté, emporté par des bras fermes et légers

dimanche 3 janvier 2016

Faire de Ton retour la lumineuse annonce

 zoom

Tu as fondé la France Sire à Marseille il y a deux mille six cents ans
par une alliance entre un Grec et une Celte, noyau incorruptible
de ce qui allait être la cité phocéenne, le berceau de l'Occident
au temps de la fin des royaumes d'Israël et de Juda dans la Bible

Jérusalem allait être détruite, il fallait que l'arche d'alliance soit sauvée
D'objet elle est entrée dans la chair, incarnée par ce couple fondateur
hardi, pionnier, unissant la force locale avec le nouveau d'un étranger
pari tenu tout au long de deux mille six cents ans de vie haut les cœurs

On peut dire : sur une histoire d'amour s'est construite la France
et l'Occident tout autour d'elle s'est mis à tourner dans son orbite
En vérité la France est une vivante, indestructible arche d'alliance
ce noyau ne cesse d'alimenter son âme, sa chair, sa foi, sa réussite

Puis pour sanctifier ces racines Tu as envoyé Tes meilleurs amis
porter la bonne nouvelle de Ta victoire d'abord au Lacydon
Tu fis de Lazare son premier évêque tandis que Marthe et Marie
Sidoine l'aveugle guéri et Maximin allaient illuminer la région

Enfin à la chute de l'empire romain, par les mains de saint Rémi
Tu oins et sacres les habitants du pays, les baptises à Reims
Ta providence Monseigneur souverainement organise et agit
 Par cette bénédiction Tu donnes au peuple un statut de prince

Ce que Tu as donné Tu ne le reprends pas
les fondamentaux du pays sont intouchables
toujours actifs - la sève à perpétuité est là
celle qui rend sa résurrection inévitable

Vingt-six siècles écrivent Ton nombre
le cycle est complet, le nouveau s'énonce
qui verra les habitants du pays de l'ombre
faire de Ton retour la lumineuse annonce

samedi 2 janvier 2016

Dieu d'amour, Dieu de bravoure

 zoom

Chaque jour à nouveau Sire je veux vider mon cœur
du trop plein d'amour pour Toi, Verbe créateur bienfaiteur

Pas un jour sans faire une oraison
rythmée en honneur de Ton beau nom

Seigneur, Tes douces mains directrices
sont un secours au creux des abysses

Et je sais de quoi, moi pauvre tarasque, je cause
maintes fois Tu m'as sauvée de mes propres nécroses

Tout autre m'aurait laissée tomber - mais Toi
Tu scrutais mes reins, voyais mon cœur droit

À la fin toutes les ficelles qui font l'univers
se retrouvent dans Tes doigts multi-experts

Gloire à Toi Monseigneur de m'avoir tirée au sec
Dieu d'amour, Dieu de bravoure, Melchisédech

vendredi 1 janvier 2016

En ces premières heures de deux mille seize


En ces premières heures de deux mille seize Sire
je Te rends grâce pour tout ce que Tu fais pour moi
À tant me permettre de m'approcher de Toi
Tu m'amplifies, m'inities aux divins plaisirs

Derrière moi il n'y a plus rien, toute vers Toi tendue
m'enlumines-Tu de Tes faveurs subtiles
Je nage dans Ton décor, intérieurement je jubile
d'être poussée en avant par Ton influx

Par Ton contact je me suis délestée de mes pillules amères
des paniques du néant, des nœuds, de mes esclavages
Tu es le soleil invaincu de mon triple âge
la lumière d'or, la glorieuse torchère