L'Eden d'Ève
Bien qu'il soit impossible de Te saisir en langue humaine
Seigneur je voudrais mettre dans la chair de mes vers
Ton parfum, soulever un voile du mystère de Ton être
Je sais, c'est présomptueux, gymnastique vaine
Mais Sire, si je n'étais pas née un tantinet téméraire
la beauté de Tes airs échapperait à mes lettres
Or pour moi Tu es le centre, le milieu du monde
d'où partent mots, hommes, faune et flore
Comment ne pas me tourner à tout instant vers Toi ?
De ce centre débordent les fleuves du paradis par ondes
et y retournent chargés d'émeraudes, de rubis, d'or
ramassés par l'homme le long de ses libres voies
Et moi, Tarasque engluée dans le tumulte du présent
j'en ai jailli aussi - comment remercier le bon Seigneur
de m'avoir offert la lumière de Ses yeux soleil ?
Je m'incline, sidérée par l'empan tout-puissant
de Sa main, bluffée par la grandeur de ce cœur
créateur du ciel, de la terre et de leurs merveilles
Encore quelques accords avant de finir
puis tout se calme, le silence, le silence
retient la musique liquide, bullée, saphir
une légère soie de sons en fil de France
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