vendredi 18 septembre 2015

Montre-Toi Sire, viens


Tu nous as demandé mon Dieu d'aimer notre prochain
Hélas Sire, je regrette, de prochains il n'y en a plus
évaporés, atomisés, convertis en ectoplasmes
en zombies bioniques, en spectres posthumains

Notre prochain a été éviscéré, métallisé en airain
remodelé en dronoïde aux inquiétants spasmes
létaux. Esprit, cœur, chair, âme, rire ont disparu
dans la glu d'un abominable blob absolument alien

Éradication terminator Seigneur, en phase d'achèvement
Ton commandement est caduc, de sujet libre
il n'y en a plus - le monde entier se fantômise
D'une parole vraie l'écho a été depuis longtemps perdu

J'ai l'âme libre Très-Haut, aux fantoches velus
obéir je ne puis. Si sous le soleil Tu m'as mise
ce n'est pas pour que je perde mon équilibre
à me laisser troubler par les cafards du néant

Ta créature s'est volatilisée, restent des trous noirs
aux grimaces pétrifiées, mortels réflexes, désirs de fin
Quel enfer Sire ! La barbarie des morts-vivants règne
Dante lui-même n'aurait pu imaginer déchéance pareille

Abrège ce temps, viens Seigneur invincible Soleil
arrache la carapace, que je me baigne
en Tes eaux, montre-Toi Sire, viens
et régénère-nous à l'aune de Ton indicible gloire

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