vendredi 16 octobre 2015

Ton verbe s'acharne à réveiller les nations

d'après Jan Hensema (Dordrecht 1944)  
Grotekerksbuurt
  
J'attends d'entendre les mots que Tu voudrais bien me souffler
dans l'oreille doux Seigneur, voici, mes lèvres se tiennent prêtes
pour dire à haute voix Ton verbe tel que je le reçois

Tu opères depuis le silence de Ton être infini en toute clarté
je T'entends distinctement m'insuffler Tes flammettes
ma bouche énonce et chante un air de Ton propre choix

Tu n'as pas peur des grands mots, c'est que Tu les incarnes
syllabe après syllabe Tu en es l'origine, la fin et le secours
par Toi seul la parole se couronne de sa puissance originale

Depuis tant de siècles Ton verbe s'acharne
à réveiller les nations - par l'accent de vérité de Ton amour -
du cauchemar dont elles sont elles-mêmes les auteurs fatals 

Avec moi comme instrument Sire ouvre les écluses
touche ma bouche de Ton verbe ailé
exprime-Toi par ma langue docile

et que ça déboule, roule, éclate et fuse
déborde les digues de tous les côtés
ranime les mots ruinés, Sire, ainsi soit-il 

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