mercredi 28 octobre 2015

Ton silence bouillonne


Sire, me voici, à l'écoute de tout ce que Tu me dis
Ton silence bouillonne, Ton souffle apporte
les mots ailés, je les attrape, je les traduis ici
en langue claire de sorte que Ta musique sorte
à l'air libre, remplisse ma bouche, m'exhorte
à reproduire les mélodies nées de Ta fantaisie
- Sire, me voici

Ah ! T'entendre chanter et gazouiller réconforte
mon ouïe suppliciée, soumise aux plus vils des bruits
monotones explosions, alarmes, klaxons, crissements
suintements caoutchoucs, déflagrations au ras du ciel
crachats, injures, babils débiles, rots, ragots, sang
succions de métastases, échos du chaos démentiel

Dans Ta sphère Dieu Tout-Puissant nul son atroce, lourd, bête
compulsif, abrutissant, choquant, maladroit
Une fois Ton écluse ouverte la musique ruisselle claire et nette
Je n'ai qu'à cueillir les vers que Ta silencieuse voix
accroche à mes oreilles toutes tendues vers Toi
et Ton verbe tombe et tombe en gerbes en flocons dans ma tête
en floches qui se cristallisent et poudroient
dans ma bouche - comme ici Sire pour te chanter cette odelette

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