samedi 16 janvier 2016

Ton saint mystère

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940) 
La porte de l'ancienne aumônerie, Gordes

Vivre enfermé dans sa bulle individuelle vite corrompt l'air
les yeux se ternissent, les dents tombent, la peau vire jaune
angoisse, solitude, dépression font l'ordinaire de la faune
À moins de percer la poche, de l'espoir il n'y en a guère 

L'on sent mauvais, une odeur de cave, de marécage, de rance moelle
et les yeux dans l'opacité ne voient pas au-delà d'un millimètre
Le moindre geste expose au danger, on finit par être de soi-même traître
se mouvoir c'est tâtonner, se heurter à d'épais et ténébreux voiles

Depuis ce temps j'ai percé ma bulle, l'air s'est renouvelé, ma peau 
a retrouvé son éclat et mes dents ont cessé de tomber
les yeux voient loin, nettoyés par Ta glorieuse majesté
À présent Ton saint mystère Très-Haut seul brûle dans mes os

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