vendredi 15 janvier 2016

Ton bouillonnant silence

 zoom

C'est vrai Sire, j'emploie de grands mots, âme, amour, lumière
vérité, transcendance - mais comment autrement
parler de Toi ? Ce ne sera pas moi qui Te diminuerai !

Comment éviter d'avoir recours à leurs clartés, éclairs
quand Tu es au centre du Verbe, sa source son océan
quand de la beauté Tu alimentes son irrésistible jet

Cependant dans les mots humbles Tu Te tiens tout autant
Tu ne dédaignes pas les ouvriers, bien au contraire
Ta modestie innée même recherche leur compagnie

Puis il y a le langage des oiseaux dont les chants
recèlent plus d'un trésor de poésie vaste et légère
à couper le souffle, à ravir les anges sous la pluie

D'océan à océan, de pôle à pôle le chant des baleines
raconte des mélopées, légendes, gestes sauvés
des eaux, transmis de génération en génération

Les feuilles du chêne, du hêtre et du frêne
en chœur chantonnent par vent frôlées
des épopées en couplets profonds profonds

Toute cette musique sourd de Ton bouillonnant silence
les rouleaux rugissant comme le cri du brochet
moi-même ici qui improvise cet air à Ta gloire

Tu vis et ris en moi comme le soleil se lance
à l'assaut du midi puis son but atteint, satisfait
voluptueusement vers la mer se laisse choir

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